Depuis la rentrée scolaire, dans ce lycée de Bègles en Gironde, soixante élèves de première ST2S n'ont pas de professeur pour assurer leur matière fondamentale, les sciences et techniques sanitaires et sociales. Si le lycée avance les difficultés de recrutement pour cette matière spécifique, les parents ne perdent pas de vue l'objectif du baccalauréat.
Une absence qui se fait ressentir. Depuis la rentrée scolaire de septembre, deux classes de première ST2S du lycée Vaclav Havel, à Bègles, sont sans professeur de sciences et techniques sanitaires et sociales. Pourtant, cette matière est le plus gros coefficient au baccalauréat pour les soixante élèves concernés. "Ma fille est angoissée", glisse un parent d’élève, démuni face à cette situation qu’il ne peut contrôler.
"Avant la rentrée des classes, nous savions que la professeure permanente allait être absente en raison d’un congé maternité, se souvient Raphaël Martinez, parent d’élève. Toutefois, on nous avait assuré qu’un professeur remplaçant viendrait assurer les enseignements". En deux mois d’absence, seuls deux cours ont été assurés par un professeur extérieur, rapporte le père de famille. Pourtant, dans leur parcours ST2S, cette matière représente le plus haut coefficient, évalué à 16.
Réussir et son bac et son avenir professionnel
Pour Raphaël et sa fille, les enjeux sont trop importants pour laisser perdurer cette situation. "À court terme, les élèves doivent réussir leur baccalauréat. Cette matière sciences et techniques sanitaires et sociales est un ensemble de cours théoriques qui ne peut pas être dispensé sans professeur, appuie le parent d’élève. Et au-delà du diplôme, plusieurs enfants sont tout simplement passionnés par cette matière, certains envisageant d'en faire leur métier, comme ma fille qui rêve de devenir infirmière anesthésiste."
On crée du lien entre parents pour avoir plus de poids.
Raphaël MartinezParent d'élève
Dans leur lutte pour trouver une solution, Raphaël et une vingtaine de parents d’élèves ont envoyé un courrier au rectorat de l’académie de Bordeaux, ainsi qu’à la direction du lycée. Ils y font part des conséquences directes de cette absence prolongée : "découragement grandissant, perte de motivation et prise de retard considérable" chez leurs enfants. Une lettre restée sans réponse officielle de la part des deux institutions.
Une matière victime de son désintérêt
Selon l’établissement scolaire, la situation devrait rentrer dans l’ordre d’ici à la fin de semaine. "À partir de demain, mardi 5 novembre, une remplaçante va venir assurer ces enseignements, assure Bruno Ballarin, proviseur du lycée Vaclav Havel. Le rectorat travaille de son côté pour chercher un troisième remplaçant en attendant le retour des professeurs titulaires, actuellement en arrêt de travail." Le proviseur annonce également la mise en place d'heures supplémentaires ponctuelles pour rattraper le retard des élèves.
Cette absence de professeurs durant plusieurs semaines, le proviseur l'explique par le manque d’attractivité de la matière chez le corps enseignant. "Les sciences et techniques sanitaires et sociales sont déficitaires. Contrairement à d’autres matières, il est plus difficile pour le rectorat de recruter des professeurs, reconnaît Bruno Ballarin. Et comme partout, parmi les quelques candidatures reçues, certains profils ne correspondaient pas à l'offre", conclut le proviseur.