On entend souvent parler de fermeture de classes, surtout en zone rurale. A l'extrême sud est de la Creuse, le village de Flayat est l'exception. Il y a 5 ans, la classe unique de l'école était menacée de fermeture. Sauvée in extremis, elle a retrouvé suffisamment d'élèves pour ouvrir une deuxième classe.
"Dans trousse, est-ce qu'on entend le O ?" Autour de ses élèves, le professeur a la voix posée quand il donne les consignes. Anthony Simonet a commencé à enseigner à l'école de Flayat il y a quatre ans, c’était une classe unique à neuf niveaux. Une école menacée de fermeture, faute d’élèves en nombre suffisant. Mais miracle, entre 2019 et 2023, le nombre d’élèves est passé de huit à vingt-quatre et l’école en sursis a finalement gagné une 2ᵉ classe.
"On est dans un bassin scolaire entre Saint-Merd-la-Breuil et Flayat, s'il n'y avait pas d'école, les enfants seraient obligés de faire quinze à vingt kilomètres de plus le matin pour aller à l'école, donc c'est très important qu'on ait un service de proximité. Une école publique. Le droit à l'éducation pour tous les enfants, même quand on habite à la campagne", plaide l'enseignant, prenant très à cœur sa mission.
Parmi les élèves, plusieurs viennent des communes aux alentours. Car Flayat dispose d’une maison d’assistantes maternelles. L’accueil des tout-petits, un service rare en zone rurale, c’est ce qui attire les jeunes parents. "Il y a des naissances, il y a de nouvelles familles qui s'installent. Il y a des familles déjà installées et qui trouvent le service qui leur convient sur Flayat", se réjouit Marie-Hélène Michon présidente du Syndicat Intercommunal du bassin scolaire Flayat-Saint-Merd-la-Breuille.
S’ajoute à cela la bonne réputation de ces petites classes à niveaux multiples.
"Ils n'ont pas beaucoup d'élèves, et puis ils font tous les niveaux. Moi, je trouve que c'est vraiment bien. Les enfants sont bien suivis. Les professeurs sont très bien", se réjouit Marianne Bascoulergue, parent d'élève.
À la rentrée prochaine, quatre enfants de la MAM devraient grossir les effectifs de la maternelle. De quoi garantir la survie des deux classes. La commune peut désormais envisager sereinement un programme de rénovation de son école.