Des pêcheries médiévales et des épaves du XVIIe refont surface après des fouilles archéologiques dans le lit de la Loire

C'est une découverte exceptionnelle. Des épaves du XVIIe siècle et des pêcheries du XIIe siècle dans un état de conservation "exemplaire" ont refait surface près d'Ancenis en Loire-Atlantique, lors d'un chantier dans le lit de la Loire.

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C'est une découverte exceptionnelle. Des épaves du XVIIe siècle et des pêcheries du XIIe siècle dans un état de conservation "exemplaire" ont été mises au jour sur les berges sableuses de la Loire, près d'Ancenis en Loire-Atlantique, signe selon les archéologues d'une activité intense autour du fleuve.

Les vestiges reposent sous et autour de trois longues structures empierrées : les naufrages sont-ils volontaires ou accidentels ? Les navires auraient pu être coulés intentionnellement, afin de protéger de l’érosion la tête de l’île Coton.

Les embarcations mis au jour, qui portent des traces d'usure, ont été sciemment remplies de pierres et installées sur le flanc, pour créer deux enrochements de plus de 40 mètres de long. 

Les barges à fond plat sont caractéristiques des bateaux de charge de l'époque qui transportaient des matières premières (bois, pierres, ardoises, sable), du sel ou du vin. Longues d'environ 14 mètres, elles sont déblayées pierre après pierre par les archéologues.

Les secteurs passés au crible ont livré des aménagements en pierre et en bois. "Trois d’entre eux sont des pêcheries fixes, disposées en « W » en vue de la capture de poissons qui remontent le courant, tel le saumon, ou qui le redescendent, comme l’anguille. Ces aménagements de pieux et de pierres sont associés à un duit, digue destinée à orienter le fil d’eau et le poisson vers l’œil de la pêcherie, où sont posés nasses et filets", expliquent les archéologues.

D’après les premières datations, ces pêcheries auraient fonctionné au cours du XIIe siècle. Propriété des pouvoirs ecclésiastiques ou seigneuriaux locaux, elles permettaient de respecter les nombreux  "jours maigres" instaurés par l’Église.

"Avec sa série d’empierrements et son duit, le dernier site aurait pu accueillir un (ou plusieurs) moulin-bateau : sorte de bateau à roues à aubes, statique sur la rivière, le moulin-bateau convertit l’énergie du courant pour actionner meules (moulin à farine ou à huile) ou banc de coupe (scierie)", précise l'INRAP.

La localisation des sites et leur disposition suggèrent que le cours principal de la Loire se développait au sud du lit actuel.

"Une course contre la montre"

C'est désormais une course contre-la-montre avant le retour de l'eau qui s'engage pour les scientifiques car le chantier prendra fin en octobre avec l'arrivée des crues. Il a commencé mi-août.

Ces chantiers archéologiques mobilisant 33 scientifiques, interviennent dans le cadre d'un vaste programme de rééquilibrage du lit de la Loire conduit par Voies Navigables de France (VNF), entre Les Ponts-de-Cé et Nantes. Les travaux, prévus par VNF pour 1,9 million d'euros, devraient démarrer l'année prochaine.



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