Tous les nantais connaissent le nom de Gauducheau. Il évoque le cancer ! L'institut accueille chaque année plus de 45 000 patients sur ses deux structures régionales à Angers et à Saint Herblain. À l'heure du scandale présumé des Ephad, le Centre de Cancérologie de l'Ouest revendique son statut d'établissement privé à but non lucratif. Pas de dividendes à verser. Tous les bénéfices engendrés sont utilisés pour les patients et pour l'innovation. "Affronter le dragon" raconte le quotidien des soignants et leur combat contre le cancer. C’est à voir ce jeudi 13 octobre à 23h50.
Dans les années 20, René Gauducheau, élève de Marie Curie utilise la radioactivité pour soigner les tumeurs malignes. Il crée un service particulier à l’hôpital puis un centre spécialisé qui portera longtemps son nom. En fusionnant avec un centre angevin de même type, il change de nom pour devenir l’ICO, l’Institut de Cancérologie de l’Ouest.
Passer les portes et lutter contre cette maladie, c'est ce que font par vocation des générations de soignants. Hier comme aujourd'hui, ils forment une armée solide, engagée, déterminée pour affronter la mort et tuer le Dragon.
Anne, Frédéric, Mado, Julie, Charlotte, Sylvère ont tous choisi de travailler à l'ICO. Ils sont infirmier, oncologue, directrice, technicienne de laboratoire, chirurgienne. Qui sont-ils vraiment ces soignants ? Réponse dans ce film de 52' !
La prétention que l’on a, c’est d’aider les gens à vivre le mieux possible des événements qui sont insupportables et intolérables. Les anglais disent "Take care". Vraiment ... malgré sa technicité, elle fait qu'elle reste très, très humaine
Mario - directeur de l'ICO
Prendre soin de soi pour prendre soin des autres
Ils n’ont pas le même âge, ne sont pas forcément du même milieu ou groupe social, ont des loisirs très différents, mais quelque chose les réunit : ils travaillent au même endroit, dans un lieu très particulier et leur engagement est entièrement dédié à la lutte contre le cancer.
Ils ont tous des personnalités attachantes et fortes mais surtout les armes psychologiques et tout simplement humaines pour mener ce combat. A leurs côtés, on apprend l’abnégation, la patience mais aussi l’optimisme et des raisons d’espérer.
Ce documentaire de 52 minutes nous fait entrer dans les coulisses de l’institut mais aussi dans la vie des soignants. Pour le réalisateur, François Gauducheau « s’intéresser aux soignants dans leur travail, leur pratique et leur réflexions, c’est approcher de manière plus détachée, plus distanciée leur réalité." Pénétrer avec eux dans le quotidien de ce centre, c’est découvrir avec un recul qui rassure, cette maladie qui angoisse...
« Ce voyage à leur côté est une expérience très riche. Les connaissances qu’on y acquière, la qualité du savoir-faire et la recherche obstinée de ces professionnels sont impressionnantes. »
Pour Frédéric, cadre en oncologie, accompagnateurs d'équipes en soins palliatifs, la chose est entendue. Infirmier à la base, il a été très vite attiré par cette mission contre la maladie : " sa gravité donne du sens à la vie."
S’intéresser aux soignants ne veut pas dire oublier les patients qui sont la raison d’être de ce centre. Ils sont bien sûr présents à chaque instant dans le quotidien de cet hôpital.
L’originalité, ici, c’est qu’on peut s’identifier à ses femmes et ses hommes. Car même s’ils sont comme nous tous, sujets au doute et quelque fois au découragement, ils incarnent la vie et l’énergie.
Ils portent un espoir, montrent le chemin, entrainent toute une communauté d’humains avec eux dans ce combat qui enregistre chaque jour des victoires.
L’objectif du film est de mieux les connaître et de les comprendre. C'est le cas de Anne, oncologue. Dans sa maison à la campagne, le soin qu’elle apporte à ses arbres est une priorité, un besoin assez proche "inconsciemment de la continuité du prendre soin" qui est la règle à l’ICO
Suivre les soignants, c’est participer au combat, c’est donner leur vraie place à la compétence, à l’optimisme, à la confiance en l’homme.
François Gauducheau, réalisateur du documentaire
Approche scientifique et humaine
Aujourd’hui, les avancées très rapides de la médecine sous toutes ses formes font reculer la maladie dans des proportions importantes. En revanche, la technicité entraine souvent une perte de la dimension humaine et psychologique notamment dans la relation entre les soignants et les patients.
C'est ce que nous rappelle Julie ! Technicienne de laboratoire, Julie passe ses journées dans son laboratoire pour comprendre cette maladie et la combattre. Sous ses yeux et son microscope, défilent des cellules abîmées par le cancer. Elle cherche à comprendre ce qui se passe et se définit comme un utile maillon de la chaîne.
La pression économique de la société, de plus en plus forte, va dans le sens d’une recherche de rentabilité qui s’accommode très mal du temps psychologique nécessaire à la pratique bien comprise de la médecine.
Les machines sont plus faciles à gérer et leur action plus facile à comptabiliser que celle des humains. C'est ce que pense toute l'équipe à commencer par le directeur Mario. "C'est ce métier qui vous choisit pour s'occuper des autres"
Au sein des Centres de lutte contre le cancer, du fait même de la variété des disciplines qu’ils regroupent, cette question des rapports entre l’importance de la technique et la nécessaire prise en compte de la dimension humaine dans le traitement de la maladie est prise en compte en permanence.
Leur existence témoigne de la difficulté mais aussi du bénéfice qu’il y a à croiser ces lignes de force, quelquefois contradictoires. Ils sont sans doute des lieux privilégiés pour réfléchir à ces questions.
Concernés par les cancers, nous le sommes tous ! Ils augmentent constamment avec le vieillissement de la population, l’envie est grande de savoir ce qu’est réellement cette maladie. Dans nos esprits, le cancer résiste encore et toujours aux progrès de la médecine et de la biologie.
Bien sûr, on commence à savoir soigner (on guérit presque 50% des cancers actuellement), mais on n’arrive pas à les éradiquer définitivement, malgré les énormes moyens mis en œuvre dans le monde entier et depuis des décennies.
L’ICO est un lieu de vie foisonnant, riche de personnages engagés, un concentré d’intelligence et de passion peu communs qui nous donne envie de nous battre avec ses héros-soignants, contre le cancer. Ce film participe de ce combat et c’est déjà beaucoup !
Les actionnaires, ce sont nos patients !
En France, le cancer est pris en charge dans beaucoup d’hôpitaux publics et privés mais il existe 20 centres de lutte contre le cancer qui sont entièrement dédiés aux soins des malades.
Leur particularité est qu’ils regroupent en leur sein toutes les disciplines nécessaires à la lutte contre le cancer : la médecine, la chirurgie et la radiothérapie, mais aussi des unités de recherche clinique et de recherche fondamentale.
L’Institut de Cancérologie de l’Ouest, fondé il y a 109 ans par René Gauducheau est un établissement privé à but non lucratif depuis la loi de 2002 sur la réforme hospitalière. Ses bénéfices engendrés sont utilisés pour les patients et pour l'innovation. La gestion est gérée par un binôme médecin/administrateur.
Retrouvez ces témoignages et d'autres, celui d'Elise manipulatrice en radiothérapie, Sylvere brancardier depuis 20 ans dans "Affronter le dragon" ce jeudi à 22H55 et sur nos plateformes pdl.france3.fr et francetv.fr
"Affronter le Dragon" Documentaire de 52 '
Réalisation : François Gauducheau
Production : 24 images