"Il faut qu'à la rentrée, ils puissent raconter des choses à leurs potes", des enfants du Secours populaire découvrent le mountainboard

Sept enfants ont passé l’après-midi à Rouans, à l'ouest de Nantes, mardi 23 juillet, grâce au Secours populaire. L’occasion pour eux de découvrir des activités atypiques. Au programme, "mountainboard", création d’instruments avec du matériel de récupération, petit concert et goûter, le tout, en pleine nature.

Fin juillet, c'est le milieu de l'été pour les enfants. Tous partent en vacances avec leur famille, en colonies ou chez leurs grands-parents. Tous ? Peut-être pas. De nombreuses familles ne peuvent pas se permettre d'offrir une semaine de vacances à leurs enfants. 

Pour qu'ils ne reviennent pas à la rentrée sans histoire à raconter, le Secours populaire organise des sorties, culturelles ou sportives, pendant l'été, appelées "Journée Bonheur". Entre juin et août, la structure en organise sept différentes. À ces sorties, s'ajoutent les évènements en famille, les colonies de vacances et les semaines au camping.

Ce mardi 23 juillet, sept enfants s'aventurent en pleine nature, à Rouans, en Loire-Atlantique, pour découvrir le "mountainboard" et fabriquer leur propre instrument de musique.

Une sortie sportive dans la nature

Dans le minibus qui conduit les petits Nantais à Rouans, les enfants s'interrogent sur ce qu'ils vont bien pouvoir faire au milieu de la forêt. Certains, sont même plutôt réticents et ont peur de se salir à cause de la boue. Coup de chance, le soleil décide de pointer le bout de son nez pile quand le véhicule s'arrête devant le L.A Mountainboard Park. 

Yari a 8 ans. Avec le Secours populaire, elle a déjà fait du poney et est aussi partie en sortie au zoo. Mais aujourd'hui, elle n'est pas très rassurée par le premier atelier, le "mountain board". 

Ça ne me donne vraiment pas envie d'en faire

Yari

8 ans

Le "mountain board" ou planche de montagne est un engin hybride entre le snowboard, le skate et le VTT. Il s'agit d'une planche, un peu plus grande qu'un skate, avec quatre grosses roues tout terrain et des sangles pour maintenir les pieds.

Même après avoir appris les bases, Yari n'est pas sereine, "j'ai peur" avoue-t-elle. La jeune fille doit maintenant apprendre à faire des virages. Mais pas de panique, le moniteur, Yanek Eulry, est là. Il reste constamment près des enfants pour les conseiller et, en cas de sortie de route, les rattraper. 

Quelques virages et petites chutes plus tard, Yari a le sourire. Elle est plus à l'aise sur sa planche et n'a plus envie d'arrêter l'activité. Elle a sali son pantalon, mais ça ne la dérange plus. "C'était trop bien, se réjouit la petite fille, avant, j'avais peur, mais plus maintenant ". Yari confie même qu'elle aimerait bien refaire du "mountain board" un jour.  

Il y a des bestioles qui volent partout. Ça crie un petit peu pour quelques araignées, quelques guêpes, mais ils repartent tous avec un sentiment agréable.

Yanek Eulry

Éducateur sportif

Depuis quatre ans, Yanek Eulry, initie des jeunes pris en charge par le Secours populaire à ce sport un peu atypique. "On essaye de prendre des petits groupes pour que les enfants puissent pratiquer le plus possible sur des séquences d'une heure et demie à deux heures", explique l'éducateur sportif.

Yanek Eulry ne fait pas de différence entre les enfants du Secours populaire et les autres, "il y a des enfants qui vont être plus sensibles à la pratique selon leur provenance. Ceux qui viennent de la côte, sont habitués aux activités de glisse". Il ajoute, "il y en a qui découvre la nature, mais on est dans un cadre très calme, très beau, c'est un lieu ressourçant et ils repartent toujours contents finalement". 

L'intérêt de ces activités, c'est de créer des sensations

Yanek Eulry

Éducateur sportif

"Au début, ça fait très peur, mais une fois que la peur est passée, il nous reste quelque chose de très agréable et une envie de recommencer", affirme le moniteur. 

Yanek Eulry n'a pas tort. Tous les enfants présents cet après-midi-là, finissent par apprécier l'activité malgré les chutes et la difficulté de manœuvrer la planche. 

Chams-Eddine a 10 ans. Pendant l'activité, il est tombé plusieurs fois, il a eu du mal à maîtriser sa planche. Mais à chaque fois, il s'est relevé, content, et s'est remis en selle jusqu'à réussir. S'il n'est pas devenu un pro du "mountain board", le jeune garçon a montré qu'il était capable d'une grande persévérance. 

"Je me suis amusé, j'ai tombé et j'ai refait. C'était bien" raconte-t-il, tout sourire et un peu essoufflé à la fin de la séance.

De la musique aussi 

Il n'y a pas que du sport prévu cette après-midi-là. Il y a également, un atelier de fabrication d'instruments avec du matériel de récupération. Bruno Blandy et Sandrine Bernard-Abraham animent cette petite activité. Ils expliquent aux sept enfants la base : qu'est-ce que la musique ? Ils leur montrent, qu'avec une canette vide et des cailloux ou du sable, on peut fabriquer différents types de maracas. 

Prochaine étape, fabriquer soi-même un petit instrument à vent avec seulement à disposition de vielles enveloppes déjà utilisées, du carton et du scotch. "Je savais pas qu'on pouvait fabriquer un instrument avec ça", s'amuse Chams-Eddine. 

Ici comme ailleurs, les enfants sont curieux, c'est le principal

Bruno Blandy

Musicien et animateur

Un peu de découpage et de scotch et le kazoo est prêt. Ce petit instrument à vent va permettre aux enfants de faire un petit concert. Bruno Blandy et Sandrine Bernard-Abraham accompagnent les enfants pour ce petit spectacle au cœur de la forêt. L'un avec une guitare, l'autre avec une caisse en bois pour le rythme.

À côté, Salomon Junior, 11 ans, fait aussi le rythme en tapant sur une grande bassine en plastique retournée tandis que Chams-Eddine et le petit Islam de sept ans et demi chantent dans leur kazoo. À force de chansons, certains commencent même à se dandiner sur la mélodie.

Créer des souvenirs d'été 

Le Secours populaire organise cette sortie chaque année. "On les amène tous les ans, c'est toujours une réussite. À la fin, ils sont tous super contents" se félicite Jean-Claude Guitet, bénévole depuis six ans au Secours populaire.

Ce qui est génial, c'est de les voir à la fin de la journée avec la banane !

Jean-Claude Guitet

Bénévole au Secours populaire

"On essaye de leur donner envie de faire des choses par eux-mêmes, cette année, c'est de la musique, l'année dernière, c'était un cours de cuisine" explique le bénévole. Il ajoute, "C'est capital de proposer des activités aux enfants qui ne peuvent pas partir en vacances. Il faut qu'à la rentrée, ils puissent raconter des choses à leurs potes. C'est absolument essentiel".

S'il est aussi important pour les structures associatives de proposer des activités d'été aux enfants issus de milieux précaires, c'est parce que les inégalités sociales jouent un rôle important dans l'accès aux vacances. Chaque année, beaucoup d'enfants n'ont pas la possibilité de partir en vacances et doivent rester tout l'été chez eux.

Selon l'Insee, un enfant sur dix ne part pas en vacances. L'enquête publiée en mars 2023 précise que 10,6 % des enfants ne peuvent pas aller en vacances, y compris dans la famille, au moins une semaine par an, pour des raisons financières.

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