137 000 mégots sont jetés, voire enfouis chaque seconde par des fumeurs qui ignorent que le recyclage est possible. Une start-up bretonne, Mégo, s’est lancée dans cette aventure, unique en Europe.
Le chiffre est effrayant. Chaque seconde, 137 000 mégots de cigarettes sont jetés à travers le monde. À savoir, qu’un seul mégot peut polluer à lui tout seul 500 litres d’eau. Mais il se dégrade aussi sous forme de nanoparticules que les poissons ingèrent et les huitres filtrent. C’est donc un réel fléau pour le milieu marin.
Une Start-up finistérienne a eu l’idée en 2017 de se lancer dans le recyclage des mégots de cigarettes. "On a voulu dire aux fumeurs, ce déchet un peu crasseux, on peut lui donner une seconde vie. Alors ne le jetez plus par terre, recyclez-le ", explique Arnaud Rossignol, co-développeur de Mégo.
1,5 tonne de mégots collectés chaque année en Loire-Atlantique
Actuellement, la petite entreprise collecte, notamment en Loire-Atlantique, 1,5 tonne de mégots chaque année auprès des collectivités, des associations et des festivals. Il existe aussi des bornes d’apport volontaire à La Baule et à Assérac, situées à côté des bacs jaunes.
Le processus de recyclage d’un mégot est simple. "Il faut surtout enlever la capsule de papier pour récupérer l’acétate de cellulose. C’est ce qui ressemble à du coton mais qui est en réalité du plastique. Cette matière sera alors dépolluée car elle contient entre 2 500 et 4 000 substances novices. Derrière cette opération, la thermocompression permet de fabriquer du mobilier urbain comme des bancs, des tables ou des chaises ".
20 kilos de mégots pour fabriquer une plaque
Du mobilier que l’on peut retrouver sur les aires d’autoroutes ou dans des parcs en ville. " Il faut environ 20 kilos de mégots pour fabriquer une plaque . Chaque jour 50 kilos arrivent à l’usine située non loin de Brest", précise Arnaud Rossignol.
La société vient de signer un contrat avec Airbus à Montoir et les Chantiers de l’Atlantique à Saint-Nazaire, pour récupérer les mégots de leurs salariés dans des cendriers spécifiques.
En France, 15 millions de personnes fument régulièrement. Et 40 milliards de mégots sont jetés au sol chaque année. Cette filière recyclage est peut-être une solution d’avenir.