Sauvetage en mer. Je ne fais pas n'importe quoi de mes feux de détresse périmés

Les feux de détresse font partie du matériel de sécurité incontournable pour la navigation de loisir ou professionnelle. D'une durée de vie de 3 à 4 ans, les fusées se périment vite. Elles doivent être recyclées par des sites spécialisés et non pas utilisées à mauvais escient.

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Vous êtes propriétaire d’un navire de plaisance ? La loi vous oblige à disposer de feux de détresse. En navigation côtière, semi-hauturière et hauturière, il est obligatoire de disposer de trois feux à main rouges, aux normes SOLAS.

Seuls les navires naviguant à moins de 2 milles d'un abri peuvent s’en passer. Ces feux ont en général une durée de vie de 3 ou 4 ans, composés de poudre noire comprimée, de composants chimiques tels que le magnésium, le nitrate de baryum, le chlorure de potassium, le perchlorate de potassium. 

Leur stockage ou leur destruction, lorsqu’ils sont périmés, sont dangereux et interdits, car les risques d'incendie fréquents.

Recycler 

Feu à main, fumigène flottant et fusée parachute sont des engins de signalement de détresse maritimes. Du fait de leur composition, leur durée de vie est limitée, trois ans en moyenne. Une fois périmés, ces produits doivent donc être rapportés dans un magasin d’accastillage.

"La manipulation d’articles pyrotechniques non utilisés comporte des risques. Il est rappelé que le stockage de pyrotechnie périmée à bord d’un bateau est interdit", rappelle les autorités.

Du conditionnement à la destruction en passant par le transport, l’élimination des produits pyrotechniques doit respecter des règles européennes et nationales strictes. Une traçabilité complète des produits permet d’assurer la garantie des processus de sécurité

Ministère de la Transition écologique

Attention, les feux de détresse ne se déposent ni dans les ordures ménagères, ni en déchèterie, ni en capitainerie. 

Ne jamais percuter d'engin dont la limite de validité a expiré

Les feux périmés sont dangereux. Leur enveloppe peut être endommagée par la rouille, l'exposition aux rayons solaires, les ultraviolets et fragilisée au point de ne plus pouvoir contenir correctement la mise à feu (risque de brûlure grave pour l'utilisateur).

Les réactifs chimiques peuvent avoir été exposés à l'humidité, entraînant un retard d'allumage générateur d'accident (départ différé inopiné de la fusée par exemple).

"D'une manière générale, même avec des engins pyrotechniques en cours de validité ou d'apparence en très bon état, la manipulation de ces explosifs doit s'effectuer avec précaution et, compte tenu d'un risque toujours présent, uniquement en cas de nécessité", précise la Préfecture maritime de l'Atlantique

Déclencher une fausse alerte peut coûter jusqu'à 30 000 euros d'amende

Certains n'hésitent pas à utiliser ses feux détresse une fois périmés, une très mauvaise idée.

Car l'observation d'un tir de fusée parachute, correspondant à un signal de détresse, déclenche la mise en œuvre immédiate de l'ensemble de la chaîne de sauvetage en mer. Le CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage) met alors en œuvre des moyens de recherches nautiques et aériens, ainsi que des patrouilles terrestres sur le littoral.

Dans le cas d'un tir injustifié, ces moyens sont mobilisés pour rien.

Outre le coût que ces fausses alertes représentent pour la collectivité, elles ont surtout pour effet de rendre indisponible une partie des unités de sauvetage pour un événement réel simultané qui surviendrait dans une zone proche, et peuvent mettre en danger la vie même des sauveteurs.

Préfecture maritime de l'Atlantique

L'utilisation d'engins pyrotechniques à des fins autres que le signalement d'une détresse (détruire un engin périmé, fêter une victoire, se distraire…) est une infraction pénale de rang délictuel.

Au cours du week-end pascal, d’importants moyens de secours avaient dû être engagés suite à un faux appel de détresse en mer puis pour des tirs de fusées de détresse émis depuis la terre.

Avec le retour des beaux jours, la Préfecture maritime de l’Atlantique et les Centres Régionaux Opérationnels de Secours et de Sauvetage (CROSS) d’Etel et de Corsen rappellent "qu’à chaque signalement mal intentionné ou tir de fusée de détresse inapproprié, un dispositif est engagé. Toute la chaîne de secours est ainsi fragilisée, car monopolisée inutilement."

Ces actes irresponsables, qui peuvent porter préjudice à la bonne prise en charge des détresses réelles intervenant en mer, sont sévèrement condamnés.

La divulgation d’une fausse information faisant croire à un sinistre et de nature à provoquer l’intervention inutile des secours est punie de peines pouvant aller jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 30 000 € d’amende.

Préfecture maritime de l'Atlantique

Collectes

Pour la 6e année consécutive, les services de l’agglomération de Cap Atlantique ont organisé mi-avril, une collecte exceptionnelle pour que chacun puisse venir déposer gratuitement ses feux à main, fumigènes et fusées, parachutes dans les cinq ports du territoire : Piriac-sur-Mer, Le Croisic, Camoël, La Turballe et La Baule-Le Pouliguen.

La Recyclerie Maritime était également présente sur les sites pour sensibiliser à la protection des milieux marins et présenter leur activité.

Ces déchets potentiellement dangereux sont transportés vers un site de traitement agréé pour être détruits. Depuis 2018, ce sont près de 16 000 unités, soit plus de cinq tonnes de fusées qui n’ont pas pollué ni causé d’accident.

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