La sous-préfecture a annoncé, vendredi 20 septembre, l'abandon du projet de construction d'une aire de stationnement pour poids lourds à Vigneux-de-Bretagne, le long de la RN165. Le projet était décrié car le chantier se serait implanté en pleine zone humide.
La "méga station-service" de Vigneux-de-Bretagne (Loire-Atlantique) ne verra finalement pas le jour. La sous-préfecture de Châteaubriant a annoncé, vendredi 20 septembre, l'abandon du projet de construction d'une aire de stationnement pour poids lourds dans cette commune de 6 400 habitants, le long de la route nationale N165.
Présenté par la préfecture et la direction interdépartementale des routes, le projet visait à offrir un lieu de repos aux conducteurs de poids lourds entre Nantes et Saint-Nazaire. Le site privilégié par les autorités, à Vigneux-de-Bretagne, se situait proche d'une station-service de TotalEnergies, qu'il aurait suffi de déplacer près de la nouvelle aire de repos. Un permis de construire avait été déposé en ce sens par la société pétrolière en 2020.
Mais le chantier se serait alors trouvé sur un terrain de six hectares de bocage et de haies, situé en zone humide, où deux affluents de la rivière du Gèsvres prennent leur source. Depuis 2023, un collectif rassemblant des élus et des citoyens fait donc de la résistance, refusant l'artificialisation de nouvelles terres. "Des friches industrielles nombreuses existent pour réaliser le projet d'aire de service routier de la RN165", suggérait plutôt Franck Nicolon, conseiller régional (Les Écologistes) et soutien du collectif.
Zone humide
La préfecture avait fini par envisager deux autres sites dans le secteur, quelques kilomètres plus loin. Ce vendredi, un ultime comité de pilotage se tenait à la sous-préfecture de Châteaubriant, en présence d'élus locaux de tous bords, pour trouver un consensus autour de ces dernières options pour installer l'aire de stationnement. Au cours de la réunion, le sous-préfet a fait savoir l'abandon par l'État du projet d'une nouvelle station-service dans le secteur de Vigneux-de-Bretagne, tout site confondu, informe William Aucant, conseiller régional (La France insoumise), présent au comité. "Aucun des sites envisagés ne sera artificialisé en raison de zones humides et de haies classées", informe-t-il.
L'idée d'une aire de repos pour les routiers le long de la RN165 reste cependant d'actualité. "L’État se donne un an, en lien avec les élus locaux, pour proposer des sites déjà artificialisés", rapporte William Aucant à l'issue de la réunion. L'élu, qui a soutenu le comité opposé au projet de station-service, évoque "une sacrée victoire collective, qui fera comprendre qu'on n'artificialise plus les sols comme il y a dix ans".