Une réunion publique s'est tenue mardi 10 septembre, au Hangar 32, sur l'île de Nantes, à propos du projet d'Écocentre. Nantes métropoles et la Samoa ont présenté aux citoyens de nouveaux engagements. Le collectif Stop Écocentre juge ces décisions encore insuffisantes.
L'Écocentre devait voir le jour il y a un an, à l'automne 2023. La mobilisation citoyenne a reporté le projet, d'abord au printemps 2024, puis à l'automne de la même année.
Ce projet, ce sont trois hectares dédiés au recyclage des déblais (terres, gravas, bétons et sable) issus des chantiers de construction de l'île de Nantes. C'est aussi un centre qui devrait être actif pendant 12 ans à proximité d'habitations, et même d'une crèche.
Dès l'annonce de ce projet, plus de 150 riverains se sont mobilisés pour former le collectif et lutter contre la mise en place de ce chantier de recyclage presque sous leur fenêtre. Ils s'inquiètent des risques pour leur santé, des nuisances sonores et maintiennent que ce type de projet est malvenu à proximité d'une zone résidentielle.
Un projet sous tension
Mardi 10 septembre, l'entreprise Samoa et la métropole de Nantes ont organisé une réunion publique pour échanger avec les riverains. L'objectif de la rencontre, présenter les nouvelles mesures prises pour répondre à leurs inquiétudes.
Une soixantaine de citoyens ont assisté à la réunion, parmi eux, Anton Perdoncin, membre du collectif Stop Écocentre. Il résume ; "ils ont présenté leur projet sous un angle favorable. On a eu le droit de nous exprimer, mais ils n'entendent pas".
On a eu le droit de nous exprimer, mais ils n'entendent pas
Anton PerdoncinMembre du collectif Stop Écocentre
Lors de la réunion, la Samoa et la mairie ont annoncé le lancement des travaux courant octobre pour une mise en service dès janvier prochain. Pour Anton Perdoncin, "c'est une très mauvaise décision d'installer ce genre de structure aussi proche d'habitations, d'école et d'une crèche". Il ajoute, "il faut appliquer un principe de précaution. Il y a d'autres solutions".
Ce qui inquiète le collectif et les habitants du quartier, c'est la pollution de l'air et les particules fines que le centre pourrait produire. Selon Anton Perdonci le projet a vu le jour sans concertation des riverains et sans étude d'impact sur la qualité de l'air et la santé des habitants."On considère que ce projet a été dissimulé aux habitants du quartier", dénonce-t-il, "d'un point de vue démocratique, ça pose des questions".
Lors de la réunion publique, la ville de Nantes et la Samoa sont revenues sur les mesures qui ont été prises depuis la création du comité citoyen, il y a presque un an. Ce comité réunit des élus, la Samoa et une vingtaine de citoyens, dont des membres du collectif Stop Écocentre.
Après cinq réunions du comité citoyen, un certain nombre de décisions ont été prises par la ville et l'entreprise de travaux publics : l'éloignement du centre de 25 mètres supplémentaires, le suivi en temps réel de la qualité de l'air disponible sur Air Pays de la Loire, une étude sur les risques sanitaires et sur l'impact acoustique.
"Le premier projet ne prévoyait rien, rappel Anton Perdoncin, sans le collectif, il n'y aurait eu ni étude sanitaire, ni étude acoustique".
Sans le collectif, il n'y aurait eu ni étude sanitaire ni étude acoustique
Anton PerdoncinMembre du collectif Écocentre
Anton Perdoncin s'inquiète,"le problème ce ne sont pas les seuils, c'est la réalité des nuisances. Pour l'instant, on est obligé de les croire sur parole. On attend de voir la réalité et on restera très vigilant".
Entendre la parole citoyenne
"Il faut saluer la mobilisation des membres du comité citoyens", souligne Mahel Coppey, élue en charge de l'économie circulaire à Nantes métropole et représentante de la Samoa. Elle ajoute, "nous, on a des engagements clairs, maintenant, il faut tenir ces engagements et on s'en donnera les moyens. On va continuer de parler avec les citoyens".
Pour l'élu, le comité citoyen va bientôt rentrer dans une nouvelle phase. Après avoir échangé sur les enjeux sanitaires et acoustiques, l'Écocentre va bientôt sortir de terre et entrer en fonctionnement.
"On a eu beaucoup de propositions intéressantes de la part des citoyens pour organiser le suivi du centre pendant son exploitation, se réjouit Mahel Coppey, on a des citoyens qui veulent continuer à s'investir, c'est super. On entre dans une nouvelle phase. Il va falloir travailler sur des outils pour faciliter le dialogue et la réactivité entre les citoyens, les élus et la Samoa".
Mahel Coppey affirme également qu'un nouveau poste va être créé à la Samoa pour s'occuper de la médiation citoyenne du centre.
Il y a encore beaucoup de choses à co-construire entre les habitants, les élus et la Samoa pour que tout le monde s'y retrouve. De nouveaux citoyens peuvent encore se porter candidat pour participer aux futurs comités de suivi.
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