La préfecture de Loire-Atlantique annonce avoir accueilli 88 personnes évacuées d'Afghanistan.
Alors que les évacuations prennent fin à Kaboul, la préfecture de Loire-Atlantique annonce que, parmi plus de 2000 Afghans arrivés en France, 88 ont été accueillis dans le département. Elle indique que "les services de l’État s'assurent des meilleures conditions d'accueil des personnes" et qu'un "accompagnement médicopsychologique et matériel" leur est proposé.
L'association France Horizon va aider ces personnes pendant au moins un mois en répondant à leurs besoins de première nécessité, en leur proposant un accompagnement psychologique et en les aidant à établir un bilan de leur situation individuelle et familiale.
Un interprète afghan dénonce un abandon des anciens employés de l'armée
Obaidullah Haidary était présent mercredi 25 août, jusqu'à 1 heure du matin, pour accueillir ces réfugiés. Interprète de profession, il est chargé de guider les Afghans dès leur arrivée à Nantes. Lui-même réfugié en 2019, il est très inquiet car sa famille est toujours coincée en Afghanistan. Son frère a travaillé pour l'armée française en tant qu'interprète, ce qui fait de lui une cible pour les talibans. Malgré les multiples demandes, celui-ci n'a obtenu aucun billet pour la France.
Parmi les 88 Afghans accueillis en France, il n'a pas croisé d'auxiliaires afghans, des personnes qui ont, comme son frère, travaillé au service de l'armée française en tant que traducteur, ou encore cuisinier (au moins un ancien auxiliaire afghan est pourtant sur le lieu d'hébergement). Interrogé par France 3 le 19 août (reportage à voir ci-dessous), il multiplie les démarches pour mettre son frère et sa famille en sécurité.
Il indique avoir échangé hier soir avec deux Afghans accueillis, qui lui auraient affirmé : "on ne connaît pas la France. On était à l'aéroport pendant trois jours et là, on a trouvé cette opportunité : on est entrés dans l'avion". Inquiet pour son frère, il s'indigne.
"C'est scandaleux. J'ai honte d'avoir travaillé avec un pays qui n'accorde pas d'importance à la vie de ses collaborateurs."
L'interprète souhaite poursuivre les recours. "J'irai jusqu'au tribunal", indique-t-il.
"Le personnel sur place a fait ce qu'il a pu"
Magali Guadalupe Miranda coordonne l’action de plusieurs avocats qui défendent d'anciens employés afghans de l'armée française. Selon elle, environ 170 auxiliaires afghans seraient encore en danger sur place. Elle nuance . "Le personnel sur place a fait ce qu'il a pu quand il a dû traiter 200 demandes en une semaine". L'avocate déplore toutefois un abandon des anciens employés de l'armée française : "si on s'y était pris plus tôt, il était jouable de les évacuer. C'est l'illustration d'une situation mal gérée".