Loire-Atlantique : chevaux mutilés, les professionnels s'organisent pour protéger leurs animaux

La liste des chevaux victimes d’actes de cruauté en France ne cesse de s’allonger. Les éleveurs et propriétaires se sentent impuissants face à des modes opératoires anarchiques et imprévisibles. Rencontre avec un responsable de centre équestre en Loire-Atlantique.

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Dans ce centre équestre de Loire-Atlantique, les responsables ne veulent pas sombrer dans la psychose mais restent cependant prudents, face à des comportements qu’ils jugent imprévisibles.

Par crainte de devenir eux-mêmes une cible des agresseurs de chevaux, ils n’ont pas souhaité être identifiés, convaincus que la médiatisation des évènements a provoqué des actes de mimétisme.

"On s’est aperçu avec certains collègues qu’il y a une évolution dans le mode opératoire. Au début, la méthodologie était très précise avec le fait de mutiler les oreilles, une sorte de rituel un peu installé", explique le responsable pédagogique. "La vague de lacération aux couteaux et au cutter ne correspond pas à la même chose. On est toujours dans la même violence mais les modes opératoires ont changé. C’est plus anarchique".

Face à ces attaques sur leurs chevaux, les professionnels tentent de s’organiser. Dans ce centre équestre qui compte 65 chevaux et poneys, la surveillance est renforcée, et la nuit, les chevaux sont rapprochés au plus près des écuries, qui comptent une vingtaine de box.

"On est relativement pauvre dans les mesures. Si on avait un mode opératoire clair, une temporalité, des secteurs identifiés, on pourrait agir, s’adapter. Mais ce n’est pas le cas, on est dans un système complètement décousu".

"On n’est pas dans le rationnel"

La vigilance est de mise parmi les professionnels du milieu équestre, attentifs aux moindres allées et venue suspectes. Pour tous, la situation est difficile à gérer, d’autant que les raisons de ces actes restent une énigme.

"Il faut préserver nos animaux, nos collaborateurs face à des personnes dont on ne connait pas la capacité d’action sur les humains. S’ils sont capables de faire cela à des animaux, dans quelles mesures sont-ils capables de reporter ce fonctionnement-là vers les propriétaires ou des personnes qui les surprendraient. On n’est pas dans le rationnel", souligne le responsable pédagogique du centre équestre.

Il prévoit également d’installer des caméras de surveillance, même s’il ne croit pas qu’elles permettront d’identifier les agresseurs. "Entre le moment où ils vont capturer les chevaux et le moment où ils vont passer à l’acte, la temporalité, c’est une demi-heure. Même si on est alerté, on n’aura pas le temps matériel de venir", explique-t-il. "Et la nuit, on sait tous que la gendarmerie est en sous-effectif pour intervenir. Ils font ce qu’ils peuvent, mais c’est un constat".

En Pays de la Loire, neuf cas d’actes de cruauté sur des animaux ont été recensés depuis le début de l’année, le dernier à Couéron, le 1er septembre."Ce phénomène national a débuté en février 2020", rappelait le Major Piton, référent sûreté et chef de la cellule prévention du groupement de gendarmerie de Loire-Atlantique, sur les ondes de France Bleu Loire Océan, le 3 septembre dernier. "La manière d’opérer diffère selon les cas et il est difficile de faire un rapprochement entre tous ces faits."

Au total, 153 enquêtes sont ouvertes dans plus de la moitié des départements français, a précisé lundi 7 septembre le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, lors d'un déplacement dans l'Oise.
 
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