Une centaine de personnes se sont réunies mercredi, avec 80 "tracteurs vigilants", à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, en soutien aux occupants "historiques" des terres prévues pour accueillir le futur aéroport, dont la justice a prononcé l'expulsion.
Cette nouvelle mobilisation, à l'appel du collectif Copain 44 d'organisations paysannes opposées au projet, intervient deux jours après les ordonnances rendues par le juge de l'expropriation du tribunal de grande instance de Nantes. Ces ordonnances rendent expulsables immédiatement quatre exploitations agricoles et trois familles, huit autres ayant obtenu un délai de deux mois. Aucune astreinte financière n'a néanmoins été prononcée.
A la mi-journée, environ 80 tracteurs "vigilants", venus de Loire-Atlantique et des départements voisins, certains munis de pancartes, dont une proclamant "Moi et mes vaches on reste ici!", se sont déployés autour de la ferme de Marcel et Sylvie Thébault, qui ont reçu mardi la visite d'un huissier venu leur signifier l'expulsion de leur exploitation.
Cette manoeuvre de tracteurs, collés les uns aux autres et encerclant la ferme et les quelque 35 vaches laitières du couple, est "un exercice" et une "démonstration que nous nous opposerons fermement à toute expulsion des occupants de la Zad et à toute tentative de démarrage de travaux quels qu'ils soient", a déclaré Vincent Delabouglise, au nom du collectif Copain 44. "A la moindre tentative de passage en force, nous serons des centaines avec nos tracteurs vigilants sur la Zad et sur tout le territoire français pour tout bloquer, avec les dizaines de milliers d'opposants qui sont dès à présent prêts à agir", a-t-il affirmé. Leur objectif, à terme, "l'abandon définitif de ce projet d'un autre temps", a souligné M. Delabouglise. "Seule une annonce claire et sans ambiguïté du président Hollande nous ramènera dans nos fermes."
Malgré la "pression" qui pèse sur sa famille, "on restera là", a dit à l'AFP Marcel Thébault. "Ça nous coûte, (...) mais aujourd'hui, on pose nos vaches aussi en militantes et on accepte de prendre le risque que les animaux puissent subir l'intervention des forces de l'ordre", a poursuivi cet exploitant agricole, arrivé en 1999 au lieu-dit "Le Liminbout" à Notre-Dame-des-Landes.