Un nouvel indice de pollution est recherché depuis janvier 2021. Il révèle que la qualité de l'air en Pays de la Loire est rarement bonne contrairement à ce que les seuls précédents indices montraient. Un constat qui ne surprend pas les spécialistes d'Air Pays de la Loire.
Non, la qualité de l'air en Pays de la Loire ne s'est pas forcément dégradée. Mais elle est moins bonne qu'on ne le pensait.
Depuis janvier 2021, un nouvel indice de qualité de l'air est utilisé qui s'ajoute aux quatre précédents. Jusqu'à cette date, on recherchait et quantifiait la présence de PM10 (des particules dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres), de dioxyde d'azote, d'ozone et de dioxyde de soufre.
Depuis neuf mois, les experts d'Air Pays de la Loire braquent leurs instruments également sur les particules fines PM2.5, dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres, donc plus petites encore que les PM10. Ce qu'ils ont trouvé ne les a pas vraiment surpris, les prévisions qu'ils avaient faites ont été confirmées : l'air dans les principales villes des Pays de la Loire est très rarement, voire jamais de bonne qualité.
Alors que les bulletins affichaient habituellement un air de bonne qualité 73 à 84% des jours de l'année et moyen le reste du temps, la recherche de particules fines PM2.5 a fait chuter la note.
Une qualité de l'air souvent moyenne
Désormais, dans les sept principales villes des Pays de la Loire (Nantes, Saint-Nazaire, Le Mans, Angers, Laval, La Roche-sur-Yon et Cholet), l'air est jugé de qualité moyenne 73 à 79 % de l'année, dégradé le reste du temps voire mauvais 1 à 3% des jours de l'année.
"Depuis l’entrée en vigueur du nouvel indice de qualité de l’air, relève-t-on à Air Pays de la Loire, l’air que l’on respire n’a pas changé mais la communication qui est faite est plus en phase avec les connaissances actuelles en termes d’effets de la pollution sur la santé et comporte des qualificatif moins "positifs". Ces résultats ne sont pas spécifiques des grandes villes, et se retrouvent également dans des zones plus rurales."
2 000 décès prématurés chaque année en Pays de la Loire
Pourquoi un nouvel indice ? Parce que l'Organisation Mondiale de la Santé est plus exigeante. L'OMS constatant que la pollution de l’air est responsable de 7 millions de décès prématurés chaque année dans le monde, incite les pays à être plus actifs sur la recherche des polluants et sur les mesures à prendre pour protéger leurs populations.
"Les valeurs OMS servent de guide pour préserver la santé humaine, explique-t-on à Air Pays de la Loire. Il faudra une évolution des directives européennes et qu'elle soit retranscrite dans le droit français."
Plus la recherche avance, plus on se rend compte que les polluants ont des effets sur la santé à des dosages faibles. Avoir une recherche de plus en plus fine des polluants de l'air est un enjeu sanitaire même en Pays de la Loire où, pourtant, on se pensait plutôt préservé. Dans cette région, on estime à 2 000 le nombre de décès prématurés chaque année dus à la pollution de l'air.
Pour autant, il y a aussi des bonnes nouvelles. Certains polluants posent moins de problèmes qu'avant. Le dioxyde de soufre a ainsi fortement baissé dans les villes.
Air Pays de la Loire
Air Pays de la Loire est l’organisme agréé par le Ministère de l’Environnement pour assurer la surveillance de la qualité de l’air de la région des Pays de la Loire. On peut trouver ses bulletins sur son site : airpl.org.
Air Pays de la Loire réunit quatre groupes de partenaires : l’Etat, des collectivités territoriales, des industriels et des associations de protection de l’environnement et de défense des consommateurs.