Après plus de 5 ans d'enquête, des centaines d'appels et l'analyse de 743 profils génétiques, un policier de la brigade des moeurs à Nantes a identifié l'auteur présumé d'une dizaine de viols et agressions sexuelles. Le violeur présumé a reconnu une partie des faits, tous commis en Loire-Atlantique.
C'est la ténacité d'un enquêteur nantais qui a permis d'identifier l'auteur présumé d'une dizaine de viols et d'agressions sexuelles en Loire-Atlantique. Interpellé à Châteaubriant le 27 novembre 2018, le quarantenaire est mis en examen pour deux viols, une tentative de viol et six agressions sexuelles.
A l'origine de l'identification du suspect, un policier de la brigade des moeurs de Loire-Atlantique. En octobre 2013, le policier fait le lien entre six dossiers pour agressions sexuelles et viols, dont les premiers remontent à l'été 2012.
Entre minuit et quatre heures du matin, des jeunes femmes se seraient fait agresser dans les rues de Nantes et Vallet. Les témoignages concordent : il s'agirait d'un homme entre 35 et 45 ans, mécanicien, portant sur le bras un tatouage avec un prénom de femme non commun.
Le mode opératoire serait également identique. Après avoir trouvé sa proie, l'homme se garerait pour remonter discrètement jusqu'à la victime et repartir aussitôt les faits commis.
L'individu prend rapidement la fuite, ce qui ne permet pas son interpellation. A partir de ces éléments, l'enquêteur décide de contacter près de 150 femmes nées en Loire-Atlantique et Ille-et-Vilaine, âgées entre 20 et 40 ans, pour savoir si elles connaissent un homme portant un tatouage avec leur nom. Mais c'est une impasse. Le policier décortique les listes de candidats à des CAP, BEP et Bac Pro mécanique, sans résultat.
Des traces ADN sont finalement retrouvées. L'enquêteur décide donc de décortiquer tous les profils génétiques proches, répertoriés dans le fichier de la police. Au total, 743 profils vont être étudiés avant de tomber sur un homme qui correspond au témoignage des victimes.
L'individu est interpellé à Châteaubriant, rue du général Patton, six ans après les premières plaintes pour agression sexuelle. L'homme a reconnu une partie des faits devant les policiers, mais n'aurait pas pu identifier exactement l'ensemble de ses victimes en raison de son alcoolémie au moment des faits.
L'enquêteur chargé de l'affaire a décortiqué l'ensemble des archives d'agression sexuelle depuis 2016, une vingtaine correspond au profil du suspect. Mais parmi ces faits, plus d'un tiers sont prescrits.
Le violeur présumé sera déféré devant le juge d'instruction mercredi 27 mars, et retournera en détention jusqu'à la tenue du procès.