Entre 2.000 et 5.000 opposants à l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, selon la police et les organisateurs, ont défilé samedi pacifiquement dans les rues de Rennes pour protester une nouvelle fois contre ce projet, avec une centaine de tracteurs.
Les opposants, qui protestent plus particulièrement contre la procédure d'expulsion d'une quinzaine d'habitants historiques du site de Notre-Dame-des-Landes, ont d'abord formé dans la matinée trois convois composés de tracteurs, vélos et piétons, qui se sont ensuite rejoints devant les locaux de Rennes métropole au sud de la ville.
"Ce que nous demandons, c'est que le président (François Hollande) respecte saparole ! Qu'il n'y ait pas d'expulsions tant que tous les recours juridiques n'auront pas été épuisés !",
a demandé Sylvain Fresneau, l'un des agriculteurs opposant historique au projet d'aéroport, lors d'une prise de parole après un pique-nique bon enfant devant le siège de Rennes Métropole. Selon la préfecture d'Ille-et-Vilaine, les manifestants étaient 2.100 au total, dont 1.600 piétons, 375 cyclistes et 110 tracteurs. Les organisateurs ont pour leur part revendiqué "plus de 5.000 participants".
Onze familles, anciens propriétaires ou locataires de maisons rétrocédées à Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci et concessionnaire du site, et quatre exploitants agricoles qui ont refusé de vendre leurs terres à l'amiable, ont été assignés en référé mercredi devant le juge de l'expropriation du tribunal de grande instance de Nantes. AGO réclame leur expulsion immédiate, assortie d'une astreinte journalière de 200 à 1.000 euros et d'une mise sous séquestre de leurs biens et cheptels s'ils
n'obtempèrent pas. La décision sur leur expulsion a été mise en délibéré au 25 janvier.
Les opposants accusent François Hollande d'avoir "trahi" son engagement, pris en 2012, de geler les expulsions tant que les recours déposés contre le projet n'avaient pas été épuisés, ce qui inclut, selon eux, les procédures d'appel. Le transfert de l'actuel aéroport vers le site de Notre-Dame-des-Landes, à 20 km au nord de l'agglomération nantaise, devait initialement s'achever en 2017 mais les travaux sont suspendus depuis 2012.