Prise en tenaille entre la volonté des élus, le manque de moyens et les manifestations contre les violences policières, la police nantaise dénonce de nouveau la précarité de leurs conditions de travail, quelques mois après leur mobilisation à l’échelle nationale.
Début février à Nantes, la manifestation acquises à Théo, jeune d’Aulnay-sous-Bois agressé par les forces de l’ordre, s'est soldée par des affrontements avec la police. Les agents se sentent démunis face à l'ampleur de la réaction. « On ne peut pas garantir qu’il n’y ait aucune bavure, concède Stéphane Léonard, délégué syndical SGT-FO à propos des événements franciliens. Mais il faut rapporter ces événements au nombre incroyable d’interventions quotidiennes de la police nationale. On a en France une police relativement respectueuse, » rappelle-t-il.
Dans la ville-préfecture, la police nationale ne recrute plus. Mais la Ville recherche, elle, de nouveaux agents municipaux, afin de les envoyer dans les cités nantaises. Le tout sans armes. « L’armement n’est pas le débat. Le problème, c’est que la police nationale a pour mission la sécurité publique et la police municipale la tranquillité publique. Cet envoi n’a pas de sens, pas d’utilité, » précise Stéphane Léonard.
Présentée comme primordiale, la sécurité pourtant délaissée
« Même s’il est louable de vouloir assurer la sécurité des citoyens, Madame la maire se trompe de mission, ajoute le policier. Il est irresponsable d’envoyer des responsables municipaux non-équipés dans les cités. » Le syndicaliste préconise une prise de conscience au niveau du ministère de l’Intérieur.Il regrette le paradoxe entre la place importante des questions sécuritaires dans le débat politique – à l’aune de la présidentielle – et les moyens matériels et humain mis à disposition de la police. « Pour les politiques, les questions de sécurité servent aux effets d’annonces, à colmater, à panser, » observe Stéphane Léonard.