Les trois hommes placés en garde à vue samedi dans l'affaire de la femme traînée par une voiture à Nantes, jeudi sur près de deux kilomètres, ont été déférés lundi matin devant le parquet.
Une information judiciaire doit être ouverte des chefs de tentative de meurtre et non assistance à personne en danger, a indiqué le parquet de Nantes.
La victime, âgée de 43 ans et "atrocement mutilée", était toujours hospitalisée au CHU de Nantes lundi, et son pronostic vital restait "engagé", précise une source judiciaire.
Poussée hors d'un véhicule par son conducteur après une violente altercation jeudi, la quadragénaire s'était retrouvée accrochée par sa ceinture de sécurité à l'extérieur de l'habitacle. Le conducteur, l'ancien petit ami de la victime, avait alors accéléré, traînant la femme sur près de 2 kilomètres dans le centre de Nantes, jusqu'à ce que la ceinture cède dans un virage.
Le conducteur et les deux autres passagers présents dans l'automobile au moment de la dispute avaient été interpellés samedi matin.
L'un d'eux, le plus jeune, âgé de 23 ans, avait quitté la voiture avant que celle-ci ne démarre pour sa "folle équipée", a-t-on expliqué au parquet, qui va requérir sa mise en examen pour non assistance à personne en danger et demander son placement sous contrôle judiciaire.
Une mise en examen pour tentative de meurtre et un mandat de dépôt vont être requis à l'encontre du conducteur, âgé de 37 ans, et de son autre passager, 41 ans, a-t-on précisé de même source.
Les deux hommes ont admis avoir été présents dans la voiture, mais le conducteur prétend n'avoir pas réalisé qu'il traînait le corps de son ancienne compagne.
Il a affirmé devant les enquêteurs qu'il avait pris la fuite pour éviter un contrôle de police car son véhicule n'était pas en règle, a signalé le parquet.
Les trois hommes, déjà condamnés pour violences, appartiennent à "un milieu carencé, un peu marginal, sans activité professionnelle", selon le parquet.