Trois ans après leur splendide "Piano Ombre", Frànçois and The Atlas Mountains font leur retour et sur scène et sur album. Déjà deux nouveaux et séduisants singles se sont échappés sur les réseaux sociaux. Interview à quelques heures de leur avant-première au Lieu Unique à Nantes...
Frànçois and The Atlas Mountains, c'est avant tout un nom, pas commun, à la fois très francais, François, et anglais, The Atlas Mountains. Un nom à l'image de l'univers qu'ils ont créé en une dizaine d'années et en trois, bientôt quatre, albums studio, à la croisée de la chanson française et de la pop anglo-saxonne, tout autant influencée par Talking Heads que par Dominique A.
Rien de bien étrange à cela. François Marry, leader de la formation, originaire de Saintes en Charente Maritime, a traîné ses guêtres et ses partitions du coté de Bristol pendant quelques années, suffisamment pour enregistrer là-bas un album, se produire en concert et monter son groupe : Frànçois and The Atlas Mountains.
Tournées, albums, festivals... Frànçois and The Atlas Mountains regagnent la France mais signent sur un label anglais, Domino Records, qui compte déjà dans ses rangs Arctic Monkeys, The Kills, Bonnie Prince Billy ou encore Franz Ferdinand. Rien de moins !
"E Volo Love", "Plaine inondable", "Piano Ombre" et aujourd'hui "Solide Mirage", Frànçois and The Atlas Mountains offre à l'indie pop une touche grâcieuse, poétique, magnétique et depuis peu politique, à l'image de ce titre, "Grand Dérèglement", qui aborde la crise migratoire...
Votre prochain album qui doit sortir le 3 mars prochain est annoncé comme un album politique. Quels thèmes y abordez-vous ?
Il est politique dans le sens où ma voix agit comme un filtre à son environnement proche.
Or nous avons écrit et enregistré cet album au coeur de l'Europe, à Bruxelles, un ville bienveillante traversée de milles cultures, où fermente ensemble le passé et l'avenir économique de l'Union Européenne.
Voilà ce qu'il y avait autour de nous quand nous avons confectionné cet album.
Prêtez l'oreille, on l'entend dans le filtre de ma voix. Elle est épuisée, pleine d'espoir, en recherche de clareté.
Pensez-vous que le temps est à la révolte ?
Je suis pour la révolution à la maison:
- Éteindre la télévision.
- Ne pas relayer les buzz néfastes, même lorsqu'on pense qu'ils se moquent de ce que l'on dénigre, selon moi il ne font que consolider de la médiocrité ambiante.
- Redoubler de bienveillance envers son prochain.
- Et surtout, comprendre que notre bulletin de vote est notre portefeuille: c'est en décidant de ce que l'on consomme qu'on change le monde.
"Rappelles-toi Barbara...Quelle connerie la guerre..."
On ne peut pas plus direct.
C'est du Prévert.
Je fais un bisou à la personne qui a intégré ce poème du bon vieux Jacques dans les recueils qu'on apprenait à l'école primaire.
En ce qui concerne la poétique des sons bien évidement, toute note, toute intonation est une invitation au voyage, mais ça ça dépend beaucoup de l'imagination que veut y mettre l'auditeur.
Dans le single "Grand Dérèglement", vous évoquez la crise migratoire. C’est quelque chose qui vous touche profondément ?
Si ça me touchait profondément je ne serais pas un chanteur sortant un album, préparant une tournée.
Si ça me touchait profondément je serais dans le besoin,
ou bien je serais dans l'adversité,
où bien je serais dans l'action sociale.
J'évoque la crise migratoire dans mes chansons car cela fait partie de l'environnement que je traverse.
Des rescapés des migrations campent un peu partout dans les grandes villes. Je ne vais pas faire semblant que je ne les ai pas vus.
J'étais à Globe Aroma, un lieu associatif où les réfugiés peuvent venir développer leur pratique artistique. Mohamed faisait une performance. J'ai été sidéré par son charisme. Je lui ai fait écouter le morceau quelques mois plus tard. Je suis allé observé ses cours plusieurs semaines d'affilées. J'ai fait traduire les paroles. Il a chorégraphié quelques mouvements. On a filmé de nuit au Palais de Justice.
Approche plus politique, musique plus énergique, plus rageuse, c'était une évidence, une volonté ?
C'était un écho aux à-coups.
Vous êtes depuis quelques jours en résidence à Nantes pour préparer votre nouveau spectacle, votre nouvelle tournée. Avez-vous eu le temps de suivre l’actualité ?
Moyenos. Je partage ma chambre avec mon batteur, il est mon commentateur. On discute des événements politiques des fois, pour se distraire des soucis de santé des uns et des nécessités techniques des autres.
Je ne réagis pas.
Je laisse couler. J'aime voir tout se renverser.
Comment se sent-on à la veille d’une nouvelle tournée et de la sortie d’un nouvel album ?
Comme dit mon clavieriste-chanteur-génie David : "Je me sens meilleur qu'hier mais pas aussi bon que demain".
Merci François, merci Frànçois & The Atlas Mountains
Frànçois & The Atlas Mountains en concert...
11/02 à Nantes - Lieu Unique ♦ 16/02 à Montbrison - Théâtre des Pénitents ♦ 17/02 à Genève - Antigel ♦ 24/02 à Cavaillon - la Garance ♦ 10/03 à Marseille - Avec Le Temps ♦ 11/03 à Montpellier - Victoire 2 ♦ 15/03 à Brest - La Carène ♦ 16/03 à Niort - Nouvelle Scène ♦ 18/03 à Angers - Chabada ♦ du 22/03 au 24/03 à Paris -Maroquinerie ♦ 27/03 à Londres - Moth Club ♦ 28/03 à Bristol - Thekla ♦ 29/03 à Manchester - Soup Kitchen ♦ 30/03 à Glasgow - Monorail ♦ 31/03 à Norwitch - Art Center ♦ 07/04 à Laval - 6par4 ♦ 21.04 à Bourges – Le Printemps de Bourges ♦ 27.04 à Tourcoing – Le Grand Mix ♦ 28.04 à Nancy – L’Autre Canal (Festival Off Kultur) ♦ 30.04 à Guise – Le Familistère ♦ 12.05 à Massy – Paul B ♦ 19.05 à St Jean de la Ruelle – Salle de Spectacle ♦ 29.06 à Antibes – Amphithéâtre du Fort Carré
Plus d'infos sur Frànçois & The Atlas Mountains ici