L'ancien Premier ministre Jean-Marc Ayrault soutient le président de l'Observatoire de la laïcité Jean-Louis Bianco, désavoué lundi par le Premier ministre Manuel Valls, a indiqué jeudi à l'AFP l'entourage du député de Loire-Atlantique.
Jean-Marc Ayrault, qui avait nommé Jean-Louis Bianco en 2013, s'est rendu mercredi dans les locaux de l'Observatoire, a affirmé cette source. "Il a manifesté son soutien par sa présence", a-t-on ajouté. Au côté du prédécesseur de Manuel Valls se trouvaient la maire de Rennes, Nathalie Appéré, et le député des Yvelines, Benoît Hamon, comme ces derniers l'ont tweeté. Manuel Valls a sévèrement taclé lundi soir lors d'une conférence-débat à Paris les deux responsables de l'Observatoire de la laïcité placé sous sa responsabilité, Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène, estimant que cette instance "ne peut dénaturer" les principes qu'elle doit défendre.Les deux hommes avaient signé, avec 80 personnalités de divers horizons dont des militants réputés proches des Frères musulmans, mais aussi le président de la Fédération protestante François Clavairoly et le grand rabbin de France Haïm Korsia, une tribune intitulée "Nous sommes unis", au lendemain des attentats du 13 novembre. L'Observatoire, jugé trop accommodant dans sa défense de la laïcité, fait l'objet depuis des mois d'une fronde menée par trois de ses membres, l'ancien ministre socialiste Jean Glavany, la sénatrice PRG Françoise Laborde et Patrick Kessel, président du Comité Laïcité République.
Le tandem Bianco-Cadène a reçu le franc soutien de La Ligue des droits de l'Homme, de la Libre pensée et de la Ligue de l'enseignement, qui ont dénoncé d'une même voix des "attaques aussi injustifiées que dénuées de fondement". Mais le camp d'en face ne désarme pas. Le Parti radical de gauche a rappelé qu'il soutenait une pétition sur internet demandant la démission de Jean-Louis Bianco. Elle avait été signée jeudi par plus de 4.200 personnes.