Quatre ans après l’assassinat de Samuel Paty et un an après celui de Dominique Bernard, le comité Laïcité République Marne organise un temps mémoriel pour les professeurs assassinés par des terroristes islamistes. Des élus locaux s’associent à ce mouvement qui entend défendre la laïcité.
Le comité Laïcité République Marne a organisé un temps mémoriel place Simone Veil à Reims, en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs assassinés par des islamistes radicalisés. Plusieurs élus et personnalités ont été conviés, pour dire leur attachement à la laïcité dans l’espace public.
Et toujours le choc
Le 13 octobre 2023, à Arras, dans le Pas-De-Calais, Dominique Bernard, professeur de lettres, était poignardé mortellement au sein de son établissement par un terroriste islamiste. Un écho tragique à l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire géographie, décapité par un islamiste radicalisé le 16 octobre 2O2O à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines. Deux actes barbares qui ont ébranlé la France.
Aujourd’hui, les plaies ne sont pas cicatrisées. Le président du Comité Laïcité République Marne, Jean-Paul Angers, relève : « Suite aux commémorations et aux prises de paroles qui ont eu lieu cette semaine pour rendre hommage aux professeurs, je retiens deux choses. L’épouse de Dominique Bernard qui a dit qu’elle ne voulait plus de discours. Et la sœur de Samuel Paty qui sort un ouvrage « Réveillez-vous ». Je pense que la meilleure façon est de continuer à promouvoir la laïcité. Ne pas se laisser gagner par la peur, ne plus baisser la tête ni les yeux, ne plus s’autocensurer dès lors qu’il est question de questions religieuses ».
La laïcité à la française, qu’est-ce que c’est ?
La laïcité est un principe fondamental de la République Française qui garantit, depuis 1905, la séparation des pouvoirs religieux et de l’Etat. Elle a été renforcée par la Loi complémentaire du 15 mars 2004, qui encadre le port de signes ou de tenues manifestant une appartenance religieuse dans les écoles, collèges et lycées publics. La laïcité repose sur une neutralité de l’Etat, qui doit garantir l’égalité de traitement de tous les citoyens quelle que soit leur religion, qu’ils croient ou ne croient pas.
« La Laïcité n’est pas pseudo-athéisme. Nous dénonçons toutes les pratiques à l’encontre de la liberté de conscience » , précise Jean-Paul Angers.
Jean-Paul Angers : pour sauver la laïcité
Pour Jean-Paul Angers, en attaquant des professeurs, les islamistes s’en sont pris à l’école de la République parce qu’elle représente un lieu de savoir et d’émancipation.
Pour contrer ces attaques à la laïcité, le Comité Laïcité République veut se rapprocher du terrain et mener un travail d’information et de sensibilisation. Progressivement, des comités se forment dans toute la France. Celui de la Marne est né il y a un an. Il comprend une vingtaine de membres qui travaillent à informer les élus et les acteurs de la vie économique. En sensibilisant ces responsables, il veut « toucher le grand public et notamment la jeunesse, qui semblent bien éloignés aujourd’hui de ces questions de laïcité », regrette Jean-Paul Angers.
Jean-Marc Roze : le respect et la fermeté
A ses côtés ce soir-là pour défendre la laïcité, Jean-Marc Roze, DVD, président du département de la Marne. Il explique pourquoi il a tenu à être présent. « Notre société devient très violente sur la religion et c’est inadmissible. Je pense que par la présence d’élus connus à cette manifestation, on montre qu’on est solidaire et que nous refusons cette violence ».
Pour Jean-Marc Roze, il faut respecter les autres. Il s’explique : « Il ne faut pas venir dans l’espace public et a fortiori à l’école avec des signes religieux trop voyants et qui peuvent heurter les autres. Pour moi, l’uniforme dans les écoles est une bonne mesure pour respecter la laïcité ».
Pour conclure, il ajoute : « Pour moi, l’un des problèmes, c’est que la justice est beaucoup trop laxiste. Il faut durcir les peines et les appliquer. Sinon un sentiment d’impunité s’installe et cela encourage la violence ».
Face aux dangers qui menacent la laïcité et notre République, Jean-Paul Angers défend l’Arc républicain : « On est là pour ancrer un message républicain. Moi je fais très attention à ne pas avoir de propos partisans. La question de la laïcité nous impose de nous élever pour défendre la République et la démocratie.
Après les discours de Jean-Paul Angers et de la 1ère adjointe au maire de Reims Véronique Marchet, une minute de silence a été observée, et le groupe a entonné la Marseillaise, avant de se séparer.