Laïcité à l'école : les syndicats enseignants appellent les autorités à "poursuivre le travail ensemble" pour réduire encore plus les atteintes

La ministre de l'Education Nationale, Anne Genetet a évoqué ce dimanche une "nette baisse" des atteintes à la laïcité à l'école. Une baisse que conteste Valérie Pécresse. De leur côté, les syndicats enseignants appellent les responsables politiques à les aider davantage à lutter contre ces atteintes.

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Les atteintes à la laïcité sont en "nette baisse" selon Anne Genetet, la ministre de l'Education Nationale. Dans son interview accordée à nos confrères de la Tribune Dimanche, elle estime qu'il y en avait eu 838 en 2023 contre 110 pour l'instant en 2024. Contacté, le Ministère indique que "ces chiffres proviennent des signalements émis par les directeurs d’école et chefs d’établissement." Il s'agit de chiffres mensuels.

Sur France 2 ce lundi matin, la présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse a estimé que les chiffres du ministère n'étaient "pas très crédibles" et ne "correspondent pas" à ce qui lui est remonté dans la région francilienne. L'élue LR craint que "les profs n’osent plus, voire même qu’ils s'habituent à des comportements inacceptables."

Des situations différentes dans "chaque département"

"Il est difficile de tirer des conclusions pour l'instant puisque l'année vient de commencer", démarre Radouane M'hamdi, représentant syndical des personnels de direction de l'Académie de Créteil. "Sur ce thème-là, chaque département est différent mais on note globalement que ces atteintes sont en baisse. C'est le fruit d'un travail de formation des enseignants et des personnels de direction de plus en plus poussé sur ces questions."

Celui qui définit les atteintes à la laïcité comme "l'introduction du fait religieux à l'école publique" reconnaît qu'un important travail a été effectué "depuis les prises de position de Ganbriel Attal sur l'abaya. Les équipes sont plus vigilantes sur ce type de faits."

Les enseignants demandent plus d'accompagnement de la part des autorités

"Si la région a d'autres chiffres, qu'elle les communique pour que l'on puisse mener un travail de fond avec les élus", demande Antoine Tardy, co-secrétaire académique du SNES-FSU Versailles, le principal syndicat des enseignants des collèges et lycées. "Il y a un manque de moyens pour faire vivre la laïcité dans les établissements scolaires", poursuit-il. D'autre part, il se félicite de la baisse du nombre d'atteintes et enjoint la région à travailler "auprès des personnels des établissements" pour les réduire davantage. Il nuance cependant la portée de ces chiffres en estimant que toutes les atteintes "ne font pas l'objet d'un rapport au rectorat et peuvent être gérées en interne par les enseignants et les élèves eux-mêmes."

Un constat que dresse également Ketty Valcke, co-secrétaire académique du SNES-FSU à Paris. "Beaucoup de faits restent à l'échelle de l'établissement et concernent souvent seulement l'élève et le professeur sans avoir besoin de remonter à la direction", appuie-t-elle.

Selon Mathieu Logotethtis, co-secrétaire académique du SNES-FSU Créteil, ces atteintes résultent "souvent de la méconnaissance des élèves sur la laïcité mais aussi du flou juridique qui entoure ces questions. Par exemple, la question de l'abaya a mis les enseignants dans des situations compliquées. Il fallait expliquer ce qui la différenciait d'une robe longue", indique le représentant syndical. D'après lui, les déclarations de Valérie Pécresse "ne prennent pas en compte la réalité de notre quotidien d'enseignants. Nous essayons de créer du dialogue autour de ces sujets. Certes, il y a des atteintes mais il faut avant tout parler de ce que nos équipes font tous les jours plutôt que de s'arrêter sur des chiffres et des faits isolés".

Une journée d'hommage

Ce lundi, une minute de silence a été observée dans tous les collèges et lycées de France en hommage à Samuel Paty et Dominique Bernard, deux professeurs tués par des terroristes islamistes. L'assassinat de Samuel Paty avait eu lieu à Eragny-sur-Oise dans le Val-d'Oise le 16 octobre 2020.

Les faits avaient eu lieu quelques jours après que le professeur d'histoire-géographie a montré à ses élèves des caricatures de Mahommet dans le cadre d'un cours sur la liberté d'expression dans son collège de Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines. 

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