Meurtre de Lætitia Perrais : les plaidoiries des parties civiles au dernier jour du procès de Tony Meilhon

Les avocats des parties civiles ont commencé, parfois en larmes, lundi, des plaidoiries très douloureuses au procès en appel de Tony Meilhon pour le meurtre et le démembrement de Lætitia Perrais en janvier 2011, au matin du dernier jour d'audience.

Tony Meilhon qui avait refusé de se présenter vendredi était présent à 9h à l'ouverture des débats. Il devrait donc se clore en fin de journée au lieu de mardi comme prévu initialement, après les délibérations de la cour et des jurés qui succèderont aux réquisitions de l'avocat général et à la plaidoirie de la Défense.


S'adressant directement à Lætitia, enlevée, tuée puis démembrée à l'âge de 18 ans le 19 janvier 2011, l'avocate de son parrain Alain Larcher, Me Emmanuelle Henry, a fait monter les larmes aux yeux de plusieurs des neuf jurés, sept femmes et deux hommes, mais aussi du public: "Ta présence a plané à cette audience pendant quinze jours", a-t-elle déclaré. "Tu n'es pas un -dossier-, Lætitia tu es une princesse", a-t-elle ajouté.
"Tu es très courageuse, tu voulais t'en sortir et tu y étais presque arrivée...", a-t-elle ajouté. Placée en foyer à 8 ans avec sa sœur jumelle puis en famille d'accueil en 2005, Lætitia était apprentie serveuse lorsque sa route a croisé celle de Tony Meilhon, alors âgé de 31 ans et sorti de prison quelques mois plus tôt.
Il n'y a "pas eu de réponse à la plupart des questions, ton parrain va repartir sans réponse à ses questions", a regretté Mme Henry, dénonçant l'obstination de Tony Meilhon, dans ce procès comme dans le précédent à Nantes à la mi-2013, à plaider un homicide involontaire par accident de voiture qu'il aurait voulu déguiser en crime crapuleux. Une version systématiquement démentie par les experts et les enquêteurs.


"Nous étions venus chercher la vérité, pour que ce procès ait du sens: nous nous sommes heurtés une nouvelle fois à la sordide mégalomanie de Tony Meilhon qui nous en prive, presque avec gourmandise", a regretté à son tour Me Benoit Poquet, avocat du père de Lætitia et Jessica Perrais, Franck Perrais.
"Elle était réservée, il l'a droguée, pleine de vie, il l'a étranglée, superbe, et il l'a démembrée", a poursuivi M. Poquet. "Tony Meilhon avait le choix, il avait
des choix: de préserver sa vie, de faire un pas vers l'humanité en nous disant la vérité...".


Tony Meilhon a maintenu, comme au premier procès n'avoir pas démembré lui-même le corps. Il a invoqué un complice, qu'il a nommément accusé le 16 octobre dernier, alors qu'il l'appelait jusque-là "Monsieur X". Mais, appelé à témoigner quelques jours plus tard, cet homme, que les enquêteurs avaient, dès le départ, soupçonné puis disculpé, a fermement nié toute implication dans l'affaire.


Évoquant l'horreur de la découverte du corps démembré de Lætitia Perrais, le 1er février 2011, au lieu-dit "Le Trou Bleu", de bucoliques carrières remplies d'eau où l'été les familles viennent passer du temps et pêcher, Me Cécile de Oliveira, avocate de Jessica Perrais, sœur jumelle de la victime, a parlé de sa "tête aux cheveux de sirène". "Le silence est revenu", a-t-elle espéré en conclusion, comme en écho aux mots de Jessica Perrais parvenue enfin, pour ce deuxième procès, à trouver la force de s'exprimer devant le meurtrier de sa sœur: "Ça fait quatre ans que ça dure, j'aimerais qu'on en finisse une bonne fois pour toutes".


En veste, chemise et cravate sombres, Tony Meilhon s'est montré attentif, et impassible. Lors de son procès en première instance, mi-2013, Tony Meilhon avait été condamné par la cour d'assises de Loire-Atlantique à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, mais aussi à une éventuelle rétention de sûreté s'il était encore jugé dangereux à l'issue de sa peine.
C'est cette dernière mesure qui a conduit Tony Meilhon à faire appel, puisqu'il avait lui-même réclamé la perpétuité.

avec AFP

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