Les premières sociétés mutuelles organisées ont été créées au début du 19ème siècle, sur la base d'une cotisation, par le mutualiste, en fonction de ses moyens et non pas en fonction de ses besoins, depuis la mutualité s'est développée, au point de devenir obligatoire pour tous
1 Chez les Grecs déjà
C'est Théophraste, philosophe péripatéticien du 4ème siècle av. J.-C., qui écrit qu'il existait chez les Athéniens des associations ayant caisse commune que leurs membres alimentaient par le paiement d’une cotisation mensuelle destiné à donner des secours à ceux qui avaient été atteint par une adversité quelconque.En France, on trouve des traces de systèmes d'organisations de mutualité vers le 13ème siècle. Mais c'est véritablement au début du 18ème siècle que les premières mutuelles se développent avec la révolution industrielle. En 1848, 2 000 sociétés regroupent en France 250 000 sociétaires qui, avec leurs familles, représentent 1,6 million de personnes.
Ainsi la mutualité a contribué au développement de la protection sociale dans le domaine de la santé et, peu à peu, des retraites sur la base de pratiques démocratiques et en opposition aux modèles assurantiels : les cotisations étant forfaitaires, voire proportionnelles, aux revenus et pas établies en fonction du risque propre à l’assuré.
2 La sécurité sociale obligatoire
Durant la Seconde Guerre mondiale, les sociétés mutuelles soutiennent la Charte du travail jusqu’en 1943, avant de renouer avec leur neutralité traditionnelle. L’instauration de la Sécurité sociale à la Libération les déstabilisent. Après avoir craint de devoir disparaître devant cette forme de protection sociale obligatoire étendue, elles s’y adaptent peu à peu et en deviennent les meilleurs défenseurs. Cette transformation est due pour beaucoup à l’émergence de puissantes mutuelles de fonctionnaires et d’enseignants, ainsi qu’à la montée en puissance de la mutualité d’entreprise à partir des années 1960.En 1967, la mutualité abandonne la notion, désuète, de neutralité pour adopter celle, plus ouverte, d’indépendance, et se veut désormais un mouvement social à part entière. Dès lors, les mutuelles se rapprochent des organisations syndicales ouvrières tout en se méfiant de plus en plus de la montée en puissance des compagnies d’assurances dans le champ des retraites, puis de la maladie depuis la décennie 1970. Ces compagnies proposant des assurances complémentaires, prospérant sur les "petits abandons" d'une Sécurité Sociale devenue Assurance Maladie, et toujours plus en retrait.
3 La Mutualité Française aujourd'hui
Ne pas confondre les mutuelles et la mutualité ! Sous le vocable "mutuelle" se cache souvent une assurance complémentaire d'ordre privé ! La mutualité est tout autre chose, c'est le regroupement de ces sociétés mutuelles propres à telle ou telle organisation sociale ou économique. Comme celle des fonctionnaires, des électriciens et gaziers, la Mutuelle Familiale Corse, ou plus exotique encore la Caisse Nationale du Gendarme !Depuis 1883, date du premier congrès de la Mutualité Française tenu à Lyon, ce rassemblement a lieu traditionnellement tous les trois ans, à chaque fois dans une région différente de France. L’objectif est de réunir le mouvement mutualiste pour débattre des enjeux d’avenir qui contribueront à faire évoluer le système de santé et le système de protection sociale.
Il s’agit aussi de faire le point sur la feuille de route tracée lors du précédent congrès. Cette année à Nantes, les congressistes tireront les leçons des engagements pris à Nice par les pouvoirs publics pour rendre la complémentaire santé accessible à tous. François Hollande, le président de la République viendra affirmer la généralisation de la mutuelle obligatoire pour tous les salariés au 1er janvier 2016.
Pays de la Loire Matin sera en direct du congrès de la Mutualité Française à Nantes le vendredi 11 juin à 10h15
La Mutualité Française
- 426 mutuelles de santé
- 38 millions de personnes protégées
- 85 000 collaborateurs dont 15 000 professionnels de santé
- 6% des emplois de l'Économie Sociale et Solidaire
- 17,8 milliards d'euros de cotisations
- 54% de parts de marché
- 70% de contrats individuels