Mettre la ville en carte avec OpenStreetMap, un système contributif né dans le monde du logiciel libre, pour mettre les données numériques à la disposition de tous les citoyens, avec pour commencer une idée qui en vaut bien une autre, comme la carte des appuie-vélo en ville.
Ils sont une poignée à Nantes qui activent localement la petite communauté OpenStreetMap. Une communauté, de 2,2 millions de comptes OSM dans le monde, née en 2004 en Grande-Bretagne autour d’un projet international dont le but est de créer une carte libre du monde. Ou des cartes, sur des sujets choisis par les membres de la communauté localement.
À la recherche de l’appuie-vélo perdu
Imaginons une Métropole qui aurait installé des appuie-vélo au long des rues, sans en avoir réalisé précisément une cartographie. D’autant que ces appuie-vélo sont régulièrement cassés par les vandales automobiles, et reposés un peu plus loin par les équipes techniques…Au bout d’un moment, ce mobilier urbain existe sans bien savoir où ! Avec OpenStreetMap et une équipe un peu motivée, chaque contributeur indique où, combien, dans quel état, il a croisé ces fichus appuie-vélo. Au bout d’un moment, les datas constituent une réalité cartographiée.
À quoi ça sert ? À la Métropole qui a retrouvé ses appuie-vélo, et aux cyclistes qui savent à partir de leurs smartphones où ils pourront attacher leur vélo dans un quartier inconnu. Et ainsi on facilite pour pas cher la mobilité urbaine !
Gilles Brossier, qui a réalisé ce travail de fourmi, a poussé le truc encore plus loin, en ajoutant à sa carte les lieux privés équipés de garage à vélos. Ainsi on peut se rendre à un rendez-vous professionnel et savoir où poser son fidèle deux roues.
Des data par et pour les citoyens
Il y a un autre monde mais il est dans celui-ci, disait Paul Éluard. Le monde d’internet donne encore une fois raison au poète. Particulièrement dans le monde du logiciel libre ou open source. Les données entrées dans Open Street Map sont à la disposition de chaque contributeur, et réutilisables par ceux qui en ont besoin, moyennant le respect de la licence ODbL (Open Database License). Pas comme avec cette grande société Californienne dont le nom commence par un G, qui glane vos données sans les rémunérer et les revend à prix d’or ceux qui sont intéressés par leur exploitation…Et des histoires d’appuis vélos perdus il y en a des milliers dans nos villes et nos campagnes. Comme la carte des arrêts de bus des réseaux de transports publics, avec ou sans abri, la carte des panneaux routiers cassés sur les départementales, la carte des ascenseurs pour les personnes à mobilité réduite dans les métros, localisables au mètre près, la carte des boulangeries qui font la meilleure baguette, ou le meilleur croissant, etc, etc, etc.
Pour Antoine Riche, ingénieur géomaticien, et mandataire territorial d’OpenStreetMap France à Nantes, le monde du logiciel libre inverse le procédé, les data ne dessinent pas la carte du monde, ce sont les cartes qui deviennent des outils au service de chacun. Il suffit juste d’avoir une idée, de télécharger la carte de son choix, et de commencer à partager des données libres, produites par les citoyens eux-mêmes.
Pour les appuis vélo, il y a plusieurs sites qui donnent un aperçu des usages et possibilités :
http://www.geovelo.fr/#/nantes un site qui permet de prévoir des itinéraires à vélo
http://dev.cartocite.fr/GareTonVelo/ une carte développée à la suite d'une "cartopartie nantaise" pour mettre en valeur les informations ajoutées
http://www.mapcontrib.xyz/t/808620-Parking_velos une 2e carte pour afficher (et éditer) les appuis vélo sur Nantes