Les opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont réussi une nouvelle démonstration de force samedi en mobilisant des milliers de manifestants sur le périphérique de Nantes afin de protester contre les procédures d'expulsion.

La manifestation a réuni 20.000 personnes, 400 tracteurs et plus d'un millier de cyclistes, selon l'Acipa, la principale association d'opposants au projet d'aéroport nantais, la police avançant de son côté le chiffre de 7.200 manifestants.

La mobilisation est en tout cas la plus forte depuis la manifestation du 22 février 2014, lorsqu'au moins 20.000 personnes s'étaient rassemblées dans le centre-ville de Nantes. Mais à la différence de ce rassemblement qui avait donné lieu à des dégradations et à des affrontements avec les forces de l'ordre, la manifestation de samedi se déroulait dans une ambiance bon enfant, avec "un grand banquet" organisé au milieu des voies empruntées habituellement par les automobiles.

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Le trafic était fortement perturbé sur le périphérique mais aussi les accès à l'aéroport tout proche de Nantes-Atlantique. La manifestation ne devait pas gagner le centre-ville, un "choix délibéré" des organisateurs pour éviter la répétition des violences de 2014. Les organisateurs ont prévu d'appeler à la dispersion à partir de 15h30, alors que la pluie est attendue sur la région.

"Oui aux paysans"​

"La mobilisation paysanne est au rendez-vous au-delà des espérances", a commenté Julien Durand, porte-parole de l'Acipa. "C'est à François Hollande aujourd'hui de prendre acte de la mobilisation extraordinaire à Nantes (...). Il faut que le processus (judiciaire) des expulsions s'arrête avant mercredi" lorsque une audience est prévue à Nantes pour réclamer l'expulsion d'une quinzaine d'habitants du site prévu pour le projet, a-t-il déclaré. M. Durand a appelé le président de la République "à ouvrir les négociations sur une étude sur l'optimisation de Nantes-Atlantique", l'actuel aéroport situé au sud de l'agglomération. "C'est la seule solution crédible vis-à-vis de l'opinion publique pour arrêter le projet de Notre-Dame-des-Landes", a-t-il plaidé.

Derrière une banderole "Ni expulsions ni procès", les manifestants ont convergé au son du tambour vers le pont de Cheviré, un imposant ouvrage, battu par les vents, qui enjambe la Loire en aval du centre-ville. Parmi la foule, des manifestants de tous âges, la plupart avec de gros blousons, des chaussures de marche et des bonnets de laine, comme pour une randonnée sur autoroute. Les contestataires brandissaient des drapeaux et des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Non aux expulsions, oui aux paysans" ou encore "Ni expulsions ni procès".

Mercredi, Aéroports du Grand Ouest (AGO), filiale du groupe Vinci et concessionnaire du futur aéroport, compte demander devant le tribunal de grande instance de Nantes l'expulsion immédiate de 11 familles et quatre agriculteurs, assortie d'une astreinte journalière de 200 à 1.000 euros et d'une mise sous séquestre de leurs biens et cheptels s'ils n'obtempèrent pas.
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