Qui est Stéphanie Livet ? La Cour d'Assises de Loire-Atlantique s'est penchée jeudi, pour sa première journée d'audience, sur la personnalité de la maîtresse de Didier Barbot. Accusée comme lui d'avoir assassiné son épouse, Anne, une nuit de mars 2013.
Le reportage de José Guedes, Thierry Poirier et Sophie Boismain
Les accusés plaident coupables
Le mari d'Anne Barbot, dont la mort violente en 2013 avait été maquillée en disparition, a plaidé coupable de l'assassinat de sa femme, jeudi à l'ouverture de son procès devant la cour d'assises à Nantes, où il comparaît avec sa maîtresse, coaccusée.
Les "amants diaboliques", Didier Barbot, 42 ans, et Stéphanie Livet, une ancienne aide-soignante de 40 ans, sont accusés d'avoir tendu un guet-apens à Anne Barbot, l'attirant dans le garage de sa maison à Vritz (Loire-Atlantique) dans la nuit du 15 au 16 mars 2013.
Elle aurait alors été frappée à la tête avec une bûche, avant d'être étranglée et son corps transporté dans le coffre d'une voiture, incendiée ensuite dans la forêt de Saint-Michel-et-Chanveaux (Maine-et-Loire), à environ 15 km.
Le procès, qui doit s'achever le 22 janvier, doit notamment déterminer les responsabilités de chacun, le soir du meurtre, mais aussi dans l'élaboration du projet criminel.
"Madame la présidente, je plaide coupable", a déclaré en milieu de cette première journée d'audience Didier Barbot, qui avait reconnu devant les enquêteurs son rôle actif dans le drame, avant de se rétracter lors de sa détention. Marié depuis 1999 à Anne Barbot, ils étaient sur le point de voir aboutir une demande d'adoption.
Didier Barbot "avait peur de (sa femme) apparemment. (...) Elle lui disait que s'ils divorçaient, elle lui ferait tout perdre jusqu'au dernier centime", a affirmé Stéphanie Livet en fin de journée, au terme d'un long interrogatoire de personnalité, assurant que son amant "avait des projets pour nous, qu'on vive ensemble et qu'on ait des enfants", mais réfutant tout chantage à son encontre.
Elle lui avait notamment laissé entendre que son dernier fils, né en août 2011, était de lui.
"Quelqu'un de bien"
L'accusée, petit gabarit rond, cheveux coupés au carré, a dit avoir entamé sa relation adultère avec Didier Barbot en septembre 2010. Un homme "affectueux, gentil, rigolo" qu'elle a vu de manière très fréquente pendant plus de deux ans et demi, alors qu'elle vivait une situation de couple difficile avec son mari, décrit comme "violent, insultant" et qui lui imposait des relations sexuelles sous la menace.
"Je suis tombée sur quelqu'un de très gentil qui m'a donné ce que mon mari ne me donnait pas. (...) C'est quelqu'un que j'aime très fort et je tiens beaucoup à lui, même si je dois faire 30 ans de prison. C'est quelqu'un qui, quelque part m'a sauvée, a mis du soleil dans ma vie. C'est quelqu'un de bien", a Stéphanie Livet, qui s'était séparée de son mari un mois avant les faits.
Didier Barbot sera entendu vendredi. Il avait signalé la disparition de son épouse à la gendarmerie le 16 mars 2013 au matin. Puis, il avait pris la tête des recherches pour retrouver celle qui avait été surnommée la "disparue de Vritz", collant des affiches ou mobilisant le bourg de 700 habitants, alors solidaire du mari en deuil, lors de marches blanches.
La découverte des restes du corps de la victime dans une voiture calcinée, une dizaine de jours plus tard, avait semé l'émoi dans la commune.
La "mascarade macabre", selon les mots de l'avocat général, a pris fin huit mois plus tard, lors du placement en garde à vue en novembre 2013 des deux amants, passés aux aveux. La longue enquête avait notamment mis au jour 75 SMS échangés par les deux accusés le jour du meurtre, avant un arrêt brutal de leurs communications le lendemain.
Les téléphones portables de la victime et de Stéphanie Livet avaient en outre déclenché, au même moment, vers 00H30 la nuit des faits, des relais téléphoniques près de la forêt où le corps d'Anne Barbot sera découvert.
Didier Barbot et Stéphanie Livet encourent la réclusion criminelle à perpétuité.