Un homme et sa maîtresse, accusés d'avoir assassiné l'épouse puis tenté de faire disparaître le corps, avant que le mari n'organise manifestations et recherches pour brouiller les pistes, seront jugés par la cour d'assises de Loire-Atlantique du 14 au 22 janvier.
Didier Barbot, agriculteur aujourd'hui âgé de 42 ans, et sa maîtresse, Stéphanie Livet, une aide-soignante de 40 ans, auraient organisé le 15 mars 2013 le meurtre de l'épouse, Anne, 38 ans, au domicile du couple à Vritz (Loire-Atlantique).
La maîtresse se serait rendue ce soir-là dans le garage du couple, en prévenant son amant par SMS. Elle aurait coupé l'électricité, contraignant Anne Barbot à descendre au garage, selon les premières explications du couple en garde à vue.
Stéphanie Livet se serait alors jetée sur elle et une lutte se serait engagée entre les deux femmes, avant que Didier Barbot n'assomme sa femme avec une buche.
Ils l'auraient ensuite étranglée avec de la ficelle, avant de brûler son corps dans sa voiture conduite dans un bois.
Le mari a signalé la disparition de sa femme le lendemain, puis placardé des photos d'elle, organisé des manifestations, des recherches pour la "retrouver", dénoncé la lenteur des enquêteurs...
Le corps calciné a été découvert le 28 mars 2013 dans la voiture incendiée, au milieu d'un bois du Maine-et-Loire, à une quinzaine de kilomètres du domicile des Barbot.
Pendant huit mois, les enquêteurs, qui n'ont pas cru longtemps à la thèse du rôdeur évoquée par le veuf, l'ont surveillé, ainsi que sa maîtresse, avant de les interpeller en novembre pour les placer en garde à vue et les confronter aux preuves rassemblées.
"Leurs déclarations, les éléments techniques, les expertises attestent que les faits ont été prémédités et commis selon un scénario préparé à l'avance", précisera Yves Gambert, procureur de la République à Angers, après leur mise en examen pour assassinat le 28 novembre 2013. Le dossier a ensuite été transféré au parquet de Nantes, le crime ayant été commis en Loire-Atlantique.
Mais "Didier Barbot indique aujourd'hui qu'il n'a rien fait, que ce n'était pas prémédité", a affirmé à l'AFP mardi l'avocat de la famille d'Anne Barbot, Louis-René Penneau. Selon lui, le mari assure désormais qu'il prenait le café dans son salon pendant que sa femme se faisait tuer et que, mis devant le fait accompli, il aurait seulement aidé sa maîtresse à faire disparaître le corps.