Didier Barbot, co-accusé de l'assassinat de son épouse avec sa maîtresse en 2013, n'était "pas du tout suspecté" au début de l'enquête, alors ouverte pour disparition inquiétante, a indiqué lundi devant la cour d'assises de Loire-Atlantique un gendarme en charge des investigations.
"Aucun élément ne laissait penser que M. Barbot pouvait être impliqué", a déclaré à la barre Bruno Marchand, qui avait pris la tête de l'enquête pour la "disparition inquiétante" d'Anne Barbot, après un signalement par son mari le 16 mars 2013, vers midi, sa femme n'ayant jamais rejoint son poste de caissière dans un supermarché."Perdu, affolé" quand il contacte la gendarmerie, Didier Barbot s'était "figé, la bouche ouverte" dix jours plus tard, à l'annonce de la découverte du véhicule de son épouse et la présence à l'intérieur d'un corps, a retracé le gendarme, "surpris" de l'absence de réaction physique du mari.
Pendant cette période, l'accusé avait fourni une liste des amis de sa femme, mais aussi des cartes des environs avec inscrites toutes les zones ratissées par la famille et les proches du couple, qui avaient mené d'intensives recherches, parallèlement à celles des gendarmes.
"M. Barbot était là pour nous donner des éléments pouvant nous aider dans nos investigations. Il n'était pas suspect du tout", a insisté devant la cour Bruno Marchand, et ce malgré plusieurs éléments troublants ou "surprenants".
L'accusé avait contacté la gendarmerie avant même d'essayer d'appeler son épouse.
Aucune investigation n'avait été menée au début de l'enquête sur le téléphone du mari.
La découverte d'une guêtre appartenant à la victime au fond d'un fossé, à 300 mètres du domicile du couple, avait accrédité l'hypothèse d'une agression en l'absence de son époux, tout comme plus tard celle d'un carnet de chèques sur le bas-côté d'une route très passante, non loin du lieu de travail de la victime.
Didier Barbot et Stéphanie Livet, maîtresse de Didier Barbot et qui comparaît à son côté pour "assassinat", avaient fini par avouer l'assassinat d'Anne Barbot au terme d'une longue enquête, en novembre 2013. Après avoir été attirée dans le garage de son habitation, dans la nuit du 15 au 16 mars 2013, la victime avait été frappée à la tête avec une bûche, puis étranglée, avant que son corps ne soit transporté en forêt de Saint-Michel-et-Chanveaux (Maine-et-Loire), à environ 15 km de Vritz.
Le procès doit s'achever le 22 janvier.