30 mois de prison avec sursis et une interdiction d'exercer pour une enseignante reconnue coupable de violences

L'enseignante d'une école privée à Carquefou a été reconnue coupable de violences psychologiques contre ses élèves de primaire. Elle écope d'une peine de 30 mois de prison avec sursis et n'a plus le droit d'exercer sa profession.

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L'enseignante, accusée de violences psychologiques contre ses élèves de l'école primaire Saint-Joseph, à Carquefou, au nord de Nantes, a été reconnue coupable par le tribunal de Nantes.

La juge a ainsi condamné l'enseignante à 30 mois de prison avec sursis, ainsi que l'interdiction à vie d'exercer son métier et d'exercer toute profession en lien avec des mineurs.

La professeure devra aussi payer plus de 10 000 € de dommages et intérêts pour les familles des victimes.

"Ce qui était reproché à cette professeure des écoles, c'était une façon de traiter les enfants qui était parfois brusque physiquement, et c'était surtout des humiliations répétées allant jusqu'aux pleurs de l'enfant, avec un alibi pédagogique qui ne peut plus du tout être retenu aujourd'hui", a indiqué Me Cécile de Oliveira, qui défendait la famille d'un des écoliers.

Harcèlement moral et violences psychologiques

Le tribunal correctionnel de Nantes a également reconnu l'enseignante coupable de "harcèlement moral" sur plusieurs de ses collègues, dont le directeur de l'école Saint-Joseph, un établissement dans le nord de la métropole nantaise.

Des décisions qui suivent les réquisitions du procureur de la République, prises en juillet, au tribunal de Nantes, après les nombreux témoignages de parents d'élèves et de collègues de l'enseignante.

"Sauvez-moi s'il vous plait !"

C'est le cas notamment de Philippe Plantard, directeur de l'école Saint-Joseph, qui avait raconté avec émotion la venue d'un élève victime de l'enseignante dans son bureau.

"Il m'a imploré en me disant : sauvez-moi s’il vous plait monsieur ! " Le petit garçon s’appelle Eden, il est âgé de 10 ans. Depuis des mois, il subit des violences verbales de la part de son enseignante devant toute sa classe, des humiliations.

Et ce jour-là, au bout du rouleau, il se réfugie chez le directeur : "Cela m’a surpris et ça m’a fendu le cœur de découvrir ces faits", poursuit le directeur de l'école.

Comportement modifié et terreurs nocturnes

La maman d’Eden voyait bien que quelque chose ne tournait pas rond chez Eden. Le comportement du garçon s’était modifié : "Il n’arrivait plus à s’endormir. Il avait des terreurs nocturnes", raconte Julie Fort, sa maman. Une fois Eden dans son bureau, le directeur l’a appelé et là, elle est tombée des nues.

Petit à petit, la parole se libère

Un autre papa raconte les sévices infligés à son fils par cette même enseignante, arrivée à l’école Saint Joseph en 1993.

Il devait rester debout sur une chaise, faire des tours de terrain, garder les bras en l’air devant toute la classe jusqu’à ce que ses épaules soient en feu. Elle l’a aussi enfermé dans un placard

Julien Boucher

Papa d'un enfant humilié et violenté

Une première famille porte plainte le 25 mai 2019. Classée sans suite. Julien Boucher prend contact avec le rectorat, l’inspection académique, le diocèse. Personne ne l’entend.

Il porte à son tour plainte en juin 2021, à la gendarmerie de Carquefou. Les choses bougent alors. Les témoignages de brimades de la part de cette enseignante se multiplient. Au total 17 plaintes sont déposées.

"On l’a fait en pensant aux futurs enfants et pour envoyer aussi un message pour ceux des années précédentes. Leur dire que ce n'était pas normal, et qu’il fallait que cette personne soit sanctionnée", insiste Julien Boucher.

17 plaintes pour faits de violence

L’enseignante sera seulement mise en mesure conservatoire en juin 2021. C’est-à-dire qu’elle n’est plus dans l’école jusqu’au procès. Pourquoi si tard ? "Demandez à l’Inspection Académique. On ne m’a jamais reçu, malgré mes multiples requêtes et les appels du collectif des enseignants ", regrette le directeur de l’école Saint Joseph, arrivé en 2012 à la tête de l’établissement.

Le jeudi 7 juillet, au tribunal l’enseignante avait déclaré : "Je suis une enseignante rigoureuse et bienveillante. L’enseignement est un travail de chaque instant. Je pense que j’ai fait mon travail au mieux. Je n’ai rien à ajouter."

Pour le moment, l'inspection académique ne souhaite pas s'exprimer puisque l'affaire est entre les mains de la justice.

Il faut que les enfants soient reconnus comme victimes et qu’ils puissent se reconstruire, reprendre confiance en eux et en l’école

Philippe Plantard

Directeur de l'école Saint Joseph à Carquefou

Les familles attendent beaucoup de ce procès. "Mon fils Eden m’a dit : j’espère que la justice sera faite et qu’on aura gain de cause", souligne Julie Fort.

"Aujourd’hui je pense à ce petit garçon qui est venu dans ma classe en pleurs. J’espère que le justice prendra une décision forte en leur faveur. Il faut qu'ils soient reconnus comme victimes et qu’ils puissent se reconstruire, reprendre confiance en eux et en l’école", conclut le directeur de l’école Saint Joseph.

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