Le salon international d'art contemporain art3f revient à Nantes du 6 au 8 novembre 2020 au Parc Exponantes pour une septième édition. À cette occasion, son fondateur, Serge Beninca s'est confié sur l'histoire du salon et son affection pour l'art contemporain.
Pour commencer, pouvez-vous expliquer rapidement la génèse du salon ?
A la base c’est une histoire de copains. Nous étions en agence de communication et notre directeur artistique était artiste. Un jour, il est revenu d’un salon d’art contemporain à Metz fort mécontent de l’organisation. Nous avions tous une attirance pour l’art contemporain donc on s'est simplement dit "Et si on est créait notre salon d'art contemporain ?". Comme nous étions à Mulhouse et donc à une vingtaine de kilomètres de la frontière suisse et allemande de là, nous avons choisi le nom art3 pour "3 frontières". On a couché sur papier les éléments qui nous paraissaient indispensables pour le salon (un espace enfants, un stand de restauration...). Nous voulions créer un salon ouvert à tous et il a tout de suite bien fonctionné.
Nous avons rapidement été en contact avec les parc des expositions de Nantes et Lyon que le concept intéressait beaucoup. Nous avons donc développé le salon là-bas et ça a eu un beau succès. Nous sommes même allés jusqu'à Paris ce qui n’était pas notre idée première. En phase 3, on s’est étendu à l’international : Bruxelles, Luxembourg... La nouveauté de cette année 2020, c’est Monaco où le salon se tiendra en juin 2021. Pour résumer, la base de ce projet, c'est une aventure humaine.
Art3f se définit comme le salon de « l’art abordable » qu’est-ce que cela signifie et en quoi est-ce important pour vous ?
Les salons d'art étaient à la base réservés à des gens très fortunés. On a la Foire internationale d'art contemporain qui est le salon le plus huppé de France mais pour la plupart des gens, ces salons sont des musées. L’idée d'art3f, c'était simplement de réunir un maximum de galeristes et d'artistes et de permettre aux visiteurs de repartir avec une œuvre. Nous n'imposons rien mais les prix des œuvres sur le salon commence à quelques dizaines d’euros. Globalement, la grande moyenne des tarifs est entre 500€ à 6000€. C'est un prix, évidemment mais ça reste abordable. Sur le salon de Nantes, les visiteurs pourront découvrir plus de 3000 œuvres. La plupart de nos visiteurs n’achètent pas mais nous souhaitions vraiment éviter la frustration de ne pas pouvoir s'offrir une œuvre. Le prix ne fait pas l’émotion et une œuvre d’art. C’est ça sa définition : l’émotion qu’elle procure. Cela peut même devenir un piège : quand on achète une œuvre, on a parfois envie d’en acheter une 2e, une 3e et on peut rapidement devenir un petit collectionneur.J'ai d'ailleurs remarqué qu'à Nantes, il y a une vraie clientèle. Lors de la première édition, lorsque nous avons ouvert les portes et que j'ai vu le monde arriver, j'ai cru à une manifestation ! La différence avec Paris, c'est qu'en province, il s'agit souvent d'un nouveau marché.
Qu’est-ce qui vous touche le plus dans l’art contemporain ?
Quand j'avais 25 ans, je me suis retrouvé devant une œuvre de Fernand d'Onofrio et j'ai eu un véritable coup de cœur. Un coup de cœur comme on peut l’avoir devant sa futute femme. C'est comme ça qu'a débuté mon histoire avec l'art contemporain et j'ai ensuite acheté 7 ou 8 œuvres de cet artiste.Néanmoins, j'ai une vraie affection pour les sculpteurs. La matière première est compliquée, les frais de fonderie sont élévés, le transport est délicat... À artf, nous avons 4 familles : peinture, photographie, sculpture, céramique. J'admets que j'ai un coup de cœur pour les sculpteurs et quand je peux leur donner un petit coup de pouce, je le fais.
Un autre point qui est primordial, c'est le fait que ce soit accessible à tous. Par exemple, pour art3f, les enfants ont leur place dans le salon : ce sont peut-être les artistes de demain ! C'est pourquoi ils ont une zone dédiée. Il ne faut plus que l’art ne soit réservé qu'à une certaine élite ou certains intellectuels. Tout le monde à le droit à l’art, aujourd'hui on peut oser !
Quels sont vos trois artistes préférés au salon de Nantes ?
C'est une question très difficile. D'abord, le sulpteur Lolek. C'est un artiste avec beaucoup de pièces en bronze et spécialisé dans les sculptures animalières. Ensuite, Zed un sculpteur sur plexi qui définit bien le côté "art abordable. Avec un petit prix, on peut partir avec une pièce unique et commencer une collection. Ça me parait intéressant. Enfin, un photographe car je trouve qu'ils ne sont pas assez sur le salon. Il s'agit de Wttrwulghe, un artiste belge qui photographie beaucoup d'animaux d’Afrique et qui les incruste dans une ville ou un espace célèbre. Le rendu est magnifique.Bien évidemment, je pourrais en citer plein d’autres. C'est très délicat car 300 artistes seront présent au salon art3f de Nantes. Il y a des artistes récurrents parce qu’ils ont trouvé leur public mais chaque année il y a des nouvelles découvertes et j’espère, de nouveaux coups de cœur.
Dans le contexte de la crise sanitaire, Art3f a mis en place un protocole sanitaire exceptionnel. Toutes les informations ici.