C'est un mouvement artistique qui ne dura qu'une trentaine d'années. Débuté en 1884, l'arrivée de la Première Guerre mondiale y mit un terme. L'École de Nancy, courant de l'Art Nouveau fédère des artistes et petits industriels autour d'un thème qui les inspire, la nature. Et notamment les élégantes ombelles dont voici un petit florilège.
Trente ans. Le mouvement artistique de l'École de Nancy ne dura qu'une trentaine d'années. Mais ces trente ans-là comptent triple au regard de la multitude d'œuvres créées. Ils ont touché à tout : la peinture, la sculpture, la céramique, le verre, le vitrail, l'ébénisterie et la marqueterie, la ferronnerie et la joaillerie et l'architecture. Leurs savoir-faire multiples ont puisé leur source d'inspiration dans la nature et plus particulièrement les formes ondulantes des plantes. Découvrons des œuvres sur les ombelles, les berces, les ombellifères.
Un brin de botanique
Nous avions déjà remarqué, lors d'un article précédent, le caractère complexe des termes de botanique. Les ombelles ne font pas exception à cette règle. Lisez plutôt : "L'ombelle est une inflorescence simple dans laquelle les pédoncules floraux sont tous insérés au même point de la tige (...) C’est en quelque sorte un corymbe dans lequel l’axe s’est condensé en un point." Pour simplifier, imaginez une tige sur laquelle une série de fleurs éclosent toutes au même point, en formant de nouvelles petites tiges sur lesquelles des séries de petites fleurs éclosent également toutes au même point : c'est ce qu'on appelle une fractale (Si vous n'avez rien compris, imaginez un chou romanesco qui semble lui-même constitué de petits choux romanesco qui sont eux-mêmes constitués de mini-choux romanesco et ainsi de suite) ! Vous n'y comprenez toujours rien, c'est normal, je le fais exprès. En réalité, rien de plus parlant qu'une image.
Un point textile
Nous avons peu mis en valeur le travail des tissus et textiles depuis le début de l'année. Cela valait le coup d'attendre cette tenture en velours de Charles Fridrich, exposée au Musée de l'École de Nancy, coupe de cœur de la directrice du musée, madame Thomas.
Quelques notes de verre et de fer
Voici une lampe Majorelle, "Berce des prés".
Ou cette autre lampe qui se trouve aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Ou celle-ci. Ou encore celle-là, très gracieuse, d'Emile Gallé, datée de 1902.
Entrons dans la villa Majorelle et dans les pièces du Musée de l'École de Nancy, et observons les plaques de propreté sur les portes.
Un pan de bois
Commençons par le repas et la salle à manger. (On triche, il s'agit de la salle à manger Vallin qui se trouve au Musée de l'École de Nancy.)
Puis montons nous coucher dans la chambre à coucher "aux ombelles" du Musée de l'École de Nancy. Voici en détail, le piétement d'une tablette aux ombelles qui se trouve dans la chambre.
Puis un petit tour, qui vaut le détour.
Voici une sellette aux décors d'ombelles de Louis Majorelle, datée de 1900. Elle a été offerte à la Villa Majorelle par les Amis du musée de l’École de Nancy - (AAMEN).
Ou le détail de ce meuble de Gallé en marqueterie. Je ne sais pas vous, mais moi, j'oserai à peine poser mon fondement sur cette banquette aux Ombelles d'Emile Gallé.
Des vases et du verre
Quoi de mieux qu'un vase aux fleurs pour recueillir d'autres fleurs ?
Ou encore ce vase d'Emile Gallé collection du musée de l'Hermitage, ou celui-ci, toujours de Gallé. Enfin, ce vase en grès émaillé de Jacques Gruber.
Quelques notions d'architecture
L'époque est prospère pour les habitants de Nancy entre 1880 et 1914. La ville double son nombre d'habitants. Emportés par la dynamique économique de l'École de Nancy, les riches notables se font construire de beaux immeubles, de belles villas, montrant les signes extérieurs de richesse et de culture de leur classe. Les historiens dénombrent environ 250 maisons édifiées à la Belle Époque à Nancy. Elles rivalisent de ferronneries, de vitraux, de mobilier, mais aussi de façades décorées. Encore un peu de patience et vous pourrez découvrir une carte, non exhaustive, de maisons École de Nancy à découvrir dans la ville.
Voici un aperçu avec des maisons décorées avec notre thème : les ombelles.
D'abord l'Immeuble Biet au 22 rue de la Commanderie.
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Non loin de là l'immeuble France-Lanord.
Enfin voici une vitrine qui change régulièrement d'enseigne. Aujourd'hui ce n'est plus une banque, mais un magasin de vêtements au 4 rue des dominicains avec un superbe gerbe d'ombelles à son fronton.
Une fois n'est pas coutume, finissons sur une huile sur toile de Victor Prouvé.
Et toujours l'illustration revisitée par Florence Houvet
Article paru le 15 octobre 2021