600 000 euros de vol de tabac en deux nuits de raid : quatre hommes incarcérés à Nantes pour cambriolages et destruction de véhicules

Ils œuvraient à la vitesse de l'éclair. Quatre hommes, suspectés d'avoir commis des vols de tabac dont le préjudice s'élève à 720 000 euros, ont été interpellés puis incarcérés ce 28 novembre à Nantes. Ils seraient les auteurs des cambriolage de six bureaux de tabac de Loire-Atlantique et d'un entrepôt de Saint-Evarzec, dans le Finistère, et de la destruction de trois véhicules.

L'arrestation a nécessité "une montée en puissance extrêmement rapide" des forces de l'ordre, en quelques heures seulement. Ce jeudi 24 novembre, quatre hommes ont été interpellés dans une grange de Rougé (Loire-Atlantique), près de Châteaubriant, pour des faits de vols et de destructions "dont le préjudice dépasse allègrement les 700 000 euros," a confié Renaud Gaudeul, procureur de la République de Nantes, dans une conférence de presse ce 29 novembre.

Les quatre hommes, âgés de 24 à 52 ans sont suspectés d'avoir pris part à une bande organisée "qui agit professionnellement" et spécialisée dans le vol de commerces de tabac. "Ils ont agi dans un temps très serré, en concentrant leurs raids sur seulement deux nuits et en se débarrassant aussitôt de leur véhicule, pensant contrer les techniques de la gendarmerie."

Ce sont des groupes criminels qui sont en capacité d'agir très fort et très vite. Là-dessus, il y a une adaptation des services d'enquête et de la gendarmerie puisqu'on est maintenant en capacité de monter un groupe d'enquête d'envergure nationale. C'est seulement dans ces conditions-là qu'on parvient à mener ce type d'interpellation.

Renaud Gaudeul

procureur de la République de Nantes

Six cambriolages en une nuit

Tout a débuté par le vol d'une voiture, dans la nuit du 17 au 18 novembre. Dérobée à son propriétaire à Gestel (Morbihan), tout près de Lorient, une BMW est retrouvée à Rezé (Loire-Atlantique) par la DDSP de Nantes le lendemain matin. "Au regard des caractéristiques du véhicule [moteur puissant, ndlr], le choix a été fait de ne pas l'appréhender mais de le suivre," raconte le magistrat.

Le lendemain, le signalement du vol d'une plaque d'immatriculation à La Turballe met la puce à l'oreille des enquêteurs : celle-ci s'avère avoir été montée sur la fameuse BMW volée en vue de commettre des méfaits. 

Et ces méfaits ne tardent pas. Ornée de sa nouvelle plaque, le véhicule permet à ses occupants de réaliser six cambriolages en seulement quelques heures, dans la seule nuit du 19 au 20 novembre. Les grilles de bureaux de tabac de Guérande, Prinquiau, La Chapelle-Launay puis Orvault sont découpées et des cartouches de tabac dérobées. L'équipée en subtilise près de mille cette nuit-là. À Drefféac et Fay-de-Bretagne, les casses prévus se révèlent être un échec.

Jackpot dans le Finistère

La nuit suivante, les individus repartent pour un nouveau raid. Direction le Finistère cette fois, près de Quimper. À Saint-Evarzec, ils s'emparent de deux fourgons Citroën Jumper trouvés sur le parking d'une entreprise.

Puis, toujours sur la même commune, s'infiltrent dans un entrepôt où reposent deux semi-remorques chargés de cartons contenant là aussi des cartouches de cigarettes. Après avoir découpé les remorques de ces camions, ils chargent 6 000 cartouches dans les fourgons Citroën sur lesquels ils viennent de mettre la main. Pour ne laisser aucune trace, les malfaiteurs vont jusqu'à asperger de l'extincteur dans les camions et emporter avec eux les pièces découpées des remorques.

Le 21 novembre au matin, la BMW est retrouvée dans la Loire à Nantes, puis les deux fourgons incendiés à Bain-de-Bretagne (Ile-et-Vilaine). "Grâce à un travail de vidéosurveillance, nous avons pu identifier une grange qui leur servait de base de repli sur la commune de Rougé," continue Renaud Gaudeul. L'interpellation a été très rapide : l'un des mis en cause qui prenait la fuite a pu être rattrapé par les forces de l'ordre. Les 25 gendarmes mobilisés ont pu mettre la main sur les 6 000 cartouches du butin finistérien.

Dès lors que les malfaiteurs se sont rendus avec un fourgon sur le lieu de recel, l'interpellation a été décidée pour les arrêter en flagrant délit.

Général Marc de Tarlé

Commandant de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI)

Déjà condamnés par le passé

Les quatre interpellés sont tous défavorablement connus des forces de l'ordre. Le plus jeune des mis en cause possède déjà 29 mentions à son casier judiciaire. Le plus âgé a déjà fait l'objet de six condamnations dont deux en cour d'assises en 1997 et 2005 pour des faits de vol à main armée. Les deux derniers, âgés de 39 et 40 ans, font respectivement état de 3 et 5 condamnations.

Tous quatre ont été mis en examen pour "vol en bande organisé", "destruction en bande organisée par moyen dangereux" et "participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes". Ils encourent jusqu'à 20 ans de réclusion criminelle. Les préjudices, réalisés à la fois dans le Morbihan, en Loire-Atlantique et dans le Finistère, s'élèvent à 660 000 euros de tabac et 68 000 euros concernant les destructions des trois véhicules.

La mise au jour de cette bande organisée récompense la rapidité d'organisation de la gendarmerie, fédérée autour de l'Office central de lutte contre la délinquance itinérante (OCLDI) d'Arcueil (Hauts-de-Seine). "Actuellement, nous sommes particulièrement vigilants concernant les vols par effraction dans le domaine du tabac, assure Renaud Gaudeul. Dans les quatre dernières années, nous constations une baisse des cambriolages au sein des les commerces [en Loire-Atlantique, ndlr]. En revanche, la proportion des cambriolages de débits de tabac augmente, pour représenter aujourd'hui 20% des vols au sein des commerces."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité