En Loire-Atlantique, sur la commune de Port Saint Père, au sud de Nantes, le château de Briord suscite toujours autant la curiosité. Le nouveau propriétaire veut ouvrir le lieu aux visiteurs dès que cela sera possible.
Derrière ces grilles rouillées, c'est comme si le temps s'était arrêté. Eric Peters, entrepreneur dans la région, est le tout nouveau propriétaire du château de Briord, depuis quelques semaines. Il veut redonner vie au domaine.
"Je veux placer un dôme temporel, de la Révolution aux Années Folles sur cette endroit merveilleux, d'une façon qu'il reste tel que je l'ai vu la première fois : oublié du temps", explique-t-il.
La construction du château commence en 1770, juste avant la Révolution Française. Son premier propriétaire est aristocrate, un certain Joseph Charette de Briord.
Puis, plusieurs armateurs se succèderont avant d’être acheté par la famille du célèbre sucrier Say. Aujourd’hui, Eric Peters, 58 ans, vient, à son tour, d’entrer dans l’histoire du château de Briord.
Des façades inscrites aux Monuments Historiques
Le domaine s’étend sur 53 hectares et comprend en plus du château, une aumônerie, une chapelle, un village et des terres agricoles notamment. Les façades du château sont protégées, inscrites aux Monuments Historiques, comme les toitures et l’escalier monumental intérieur avec sa rampe en fer forgé.
Sur la façade principale, la blancheur des murs semble figée depuis des années. C’est ce qui a fait craquer Eric Peters, le poussant à en devenir propriétaire. Il s'est aussi battu pour que le château conserve certains meubles.
Le regard plongé dans les plans originaux du lieu, Eric dévoile son projet. Il veut cristalliser l’endroit, raviver les pierres sans toucher l’Histoire et surtout de l’ouvrir gratuitement à la visite, le plus tôt possible. Il partage déjà largement les débuts de son aventure sur la page Facebook qu'il lui consacre.
Le chantier sera titanesque pour lui redonner toute sa fierté d'antan. La bâtisse devra d'abord se dresser à nouveau dans le paysage. Au pied des murs de l'édifice, un énorme campanile en laiton.
Eric veut lui redonner sa place, au-dessus de la coupole, "là où il trônait à la fin du XIXème siècle. C'était la signature visuelle de ce château de l'époque. J'espère que les travaux vont pouvoir débuter cette année".
"Le chantier de préservation est infini !"
Par pudeur, Eric a préféré taire le prix d'achat. Il ne dira rien, non plus, du coût estimé des futurs travaux.
Eric travaille avec un architecte des bâtiments de France, fait appel à des artisans intéressés par le projet et à des parrains qui souhaiteraient l’accompagner dans l’aventure. Il sait déjà que ce sera le travail de plusieurs vies : "Combien de temps, ça prendra ? 10 ans ? 20 ans ? 150 ans ? Le chantier de préservation est infini !".
L'entrepreneur consacrera probablement sa future retraite à la remise en état de la vaste demeure. Eric et sa famille poseront leurs valises dans la maison du régisseur. Le nouveau propriétaire s'en est fait la promesse, un jour, il restituera le château et ses terres au public. Il a toute une seconde vie devant lui.