Une mauvaise évaluation du risque. C'est ce qui ressort de l'enquête pour homicide involontaire ouverte après l'accident qui a coûté la vie à 5 personnes à Soccia, en Corse du Sud. Parmi les victimes, le guide, Pierre, 36 ans, domicilié à Nantes.
Pierre était d'origine finistérienne mais il avait fait des études d'ostéopathie à Saint-Herblain, près de Nantes. Depuis neuf ans, il travaillait l'été comme guide de haute montagne, d'abord dans le secteur des aiguilles de Bavella, puis à Soccia, là où s'est produit l'accident, l'un des plus meurtriers de Corse. Il y a quatre ans, il avait monté une société comme auto-entrepreneur, Alticanyon. Sur sa page Facebook, il semblait plutôt apprécié par ses clients.
Cependant, lors d'une conférence de presse donnée jeudi 2 août, le procureur de la République d'Ajaccio, Eric Bouillard, a expliqué qu'il semblerait que le guide, pourtant expérimenté, ait commis une "imprudence". Il a en effet emmené son groupe de sept personnes dans la deuxième partie du canyon, la plus sportive, alors que cet endroit avait été placé en vigilance orange.
Deux guides l'avaient prévenu
Deux autres guides interrogés par les enquêteurs ont expliqué avoir renoncé à poursuivre leur excursion, en raison d'un orage localisé. Celui-ci a fait gonfler le Zoicu, le ruisseau qui donne son nom au canyon, qui s'est transformé en une vague de 3 mètres de haut à ce moment là. Ils ont affirmé avoir prévenu Pierre des dangers qu'il encourait, mais celui-ci n'en a visiblement pas tenu compte. Pour quelle raison ? C'est ce que tentent d'élucider les enquêteurs qui poursuivent leurs auditions auprès des touristes présents sur les lieux.
Le guide était en règle
Le procureur a précisé que le guide en question était en règle. Il avait les autorisations et le diplôme nécessaires pour exercer son activité. Il avait fait l'objet d'un contrôle lundi dernier qui l'avait obligé à changer ses baudriers jugés trop usés. Pour se mettre en conformité, Pierre avait même du annuler une sortie pour aller acheter du matériel neuf.
► Le reportage de nos confrères de France 3 Corse