Aéroport Nantes Atlantique : le couvre-feu entre en vigueur ce vendredi 8 avril

Sur la plateforme aéroportuaire de Nantes Atlantique depuis ce 8 avril, plus aucun avion ne doit décoller ou atterrir entre minuit et 6h du matin. En théorie, car il existe de nombreuses possibilités pour les compagnies aériennes pour contourner ce couvre-feu destiné à assurer 6 heures de tranquillité la nuit aux riverains victimes du bruit des avions.

La DGAC indique sur son site web que ce couvre-feu interdisant l'atterrissage et le décollage des avions entre minuit et 6 heures du matin (et pour les plus bruyants de 22h à 6h), fait suite à une concertation publique avec les citoyens entre le 29 avril et le 29 juillet 2021. 

Une affirmation qui fait bondir Paolo Ferreira le président du Coceta (Collectif des citoyens exposés au trafic aérien). "Toutes les associations ont demandé minuit - 7h et même 22h - 7h. C'est le collège 1, celui des compagnies qui a menacé de quitter Nantes si il n'obtenait pas minuit - 6h à minima !"

Ce couvre-feu apparait au mieux comme une demi-mesure, puisqu'il tient compte de fait de la réalité du bruit des avions dans la vie des habitants de la métropole, mais plus probablement comme "un pansement sur une jambe de bois"

Bruit et santé

"Ce couvre-feu va concentrer les départs et les arrivées en début et en fin de journée, les autorités ne prennent en compte que les niveaux de bruit, pas la répétition du bruit, pas plus que la saisonnalité du transport aérien. C'est d'avril à septembre et autour des fêtes que les avions sont les plus nombreux", souligne Paolo Ferreira.

Les habitants de la rue des Cap Horniers à Bouguenais voient passer les avions au-dessus de leurs maisons, ils se soucient des beaux jours. "On voudrait nous protéger du bruit en nous confinant, mais en été, nous aimerions aussi pouvoir vivre dehors, et là le bruit et à son maximum".

Un bruit qui, selon l'OMS, (Organisation mondiale de la santé), est dangereux pour la santé des humains. "Un avis que partage l'ACNUSA (Autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires) qui a rendu un avis extrêmement négatif. L'indicateur du bruit ressenti n'est pas viable, on continue de jouer dessus pour rassurer les populations", conclut le président du Coceta. Pour lui la question des nuisances sonores de l'aéroport ne sera réglée que le jour où on déménagera la plateforme nantaise.

Un couvre-feu et des dérogations

La règle générale posée par l’arrêté de restriction est que les décollages et les atterrissages seront interdits entre minuit et 6h, précise la DGAC. Ce n’est qu’en cas de "raisons indépendantes de sa volonté" qu’une compagnie aérienne pourra atterrir ou décoller pendant cette période sans risquer de sanction.

"Toutefois, comme un aéroport est un équipement nécessaire à la gestion de certaines crises et de certaines situations d’urgence, une exception est prévue pour les vols à caractère sanitaire ou humanitaire, les vols en situation d’urgence tenant à des raisons de sécurité de vol ou de sûreté, les vols militaires et les vols gouvernementaux".

Un contrôle et des sanctions

La DGAC affirme vouloir contrôler quotidiennement le respect des règles. "En cas suspicions de manquement, l’autorité de surveillance transmettra le dossier à l’autorité de contrôle des nuisances aéroportuaires (ACNUSA)".

L’ACNUSA dispose d’un pouvoir de sanction et pourra infliger une amende proportionnée à chaque manquement qui aura été constaté. "L’amende peut atteindre jusqu’à 40 000 € par manquement".

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