Les avions restent au sol ce mercredi 6 novembre, à l'aéroport de Nantes. Conséquence d'un mouvement de grève des pompiers de l'aéroport, dont la présence est indispensable au bon fonctionnement de la plateforme.
Julia est bloquée à Istanbul pendant encore une semaine. La jeune femme devait rentrer en France ce mercredi, en atterrissant à l'aéroport de Nantes. Mais la veille de son départ, elle reçoit un message annonçant l'annulation de son vol. "Tant pis, j'ai une semaine de vacances en plus", relativise-t-elle sur le réseau social X.
Sur le site web de l'aéroport de Nantes, la totalité des vols est accompagnée de la mention "annulé", qu'ils s'agissent des départs et des arrivées. Même scénario sur les panneaux d'affichage dans l'aérogare. La cause de ce blocage : une grève des 33 pompiers travaillant sur la plateforme.
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Plus d'un an de négociation
Le préavis de grève a été envoyé le 30 octobre dernier et l'entièreté des effectifs de pompiers ne s'est pas rendue au travail aujourd'hui.
"Ils réclament un rééquilibrage des salaires entre les différents agents, une reconnaissance de l'ancienneté sur 30 ans et non sur 15 et, surtout, plus de personnel", énumère Odile Imara, Secrétaire générale de la CGT AGO, présente à l'aéroport de Nantes, ce mercredi matin.
Les pompiers seraient effectivement en sous-effectifs sur la plateforme. Alors qu'ils devraient toujours être au nombre de sept sur le site en simultané, les soldats du feu seraient contraints de faire des vacations à cinq.
"Voilà plus d'un an qu'il y a des négociations avec la direction de l'aéroport, mais rien ne se met en place", déplore également la syndicaliste. En attente de réponses concrètes, les pompiers entament donc une grève illimitée, c'est-à-dire de durée indéterminée.
C'est une grève fantôme. Ils se cachent pour ne pas être réquisitionnés et que le blocage soit total
Odile ImaraSecrétaire générale de la CGT AGO
Même si quelques représentants syndicaux sont présents sur le parvis de l'aéroport, pas un pompier n'est là pour tenir un piquet de grève. "C'est une grève fantôme. Ils se cachent pour ne pas être réquisitionnés et que le blocage soit total", précise Odile Imane.
En effet, l'ensemble des pompiers, qu'ils travaillent en aéroport ou non, sont concernés pas le "droit de réquisition". Concrètement, cela signifie qu'ils peuvent être appelés pour travailler même s'ils sont en grève dès lors que "l'atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publique l'exige".
Pour le moment, la direction de l'aéroport Nantes Atlantique n'a pas donné suite à nos sollicitations.
Une présence indispensable
Sans pompiers, l'aéroport de Nantes est bel et bien paralysé. Seul le grondement du décollage d'avions partant à vide se fait entendre. "Ce sont des vols qui n'ont pas besoin d'assistance de sécurité", assure Steve Valcy, avitailleur aéronef sur le site.
L'homme travaille quotidiennement en collaboration avec les pompiers de l'aéroport. "Je suis amené à transporter 40 000 litres de kérosène. Pour ma sécurité, celle de mes collègues et celle des passagers, les pompiers sont indispensables en cas d'épandage", précise-t-il.
Les pompiers d'aéroport font effectivement partie d'une unité appelée "SSLIA", pour services de sauvetage et de lutte contre l’incendie des aéronefs, dont la présence est obligatoire dans tous les aéroports du monde.
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