C'était le 21 avril 2011. Les corps d'Agnès, l'épouse de Xavier Dupont de Ligonnès, d'Arthur, Benoît, Anne et Thomas, ses enfants, étaient retrouvés enterrés sous la terrasse de la maison familiale à Nantes.
21 avril 2011, l'affaire Dupont de Ligonnès démarre. Les corps d'Agnès Dupont de Ligonnès et de ses quatre enfants sont découverts sous la terrasse du domicile familial au 55 bd Schuman à Nantes. Le père, Xavier, est introuvable. 10 ans après les faits, il reste l'homme le plus recherché de France.
Pour Jean-Marc Bloch, l'ancien super flic du 36 quai des Orfèvres cette affaire est "le top niveau du fait divers, du crime".
Est-il toujours en vie ? Se cache-t-il à l'autre bout du monde ? Des questions sans réponse qui rendent cette affaire plus que jamais captivante.
Vu partout, retrouvé nulle part
Le 15 avril 2011, après une nuit passée à l'hôtel Formule 1 de Roquebrune-sur-Argens dans le Var, Xavier Dupont de Ligonnès est vu pour la dernière fois, s'éloignant à pied avec un étui dans le dos pouvant contenir une carabine.
Il est soupçonné d'avoir tué par balle, dix jours auparavant, son épouse Agnès et leurs 4 enfants : Arthur, 21 ans, Thomas, 18 ans, Anne, 16 ans et Benoît, 13 ans.
Un premier corps est retrouvé au matin du 21 avril 2011 au 55 bd Schuman alors que débute la conférence de presse donnée par le procureur de la République de l'époque, suite à la disparition de la famille nantaise.
"Il y a quelques minutes, un reste humain a été découvert dans le jardin de cette famille, sous la terrasse, et l'enquête bascule donc malheureusement nettement sur une qualification criminelle de séquestration et d'assassinat", annonce Xavier Ronsin.
Les enquêteurs découvrent chacun des corps de la famille Dupont de Ligonnès et de leurs deux chiens. Manque le corps du père.
L'enquête montre alors que ce dernier a minutieusement tout préparé : le bail de la maison a été résilié, le domicile familial entièrement vidé et nettoyé de fond en comble, l'annonce du départ de la famille pour l'Australie ou les Etats-Unis selon les lettres, mails et sms que le père de famille rédige et envoie à l'entourage et aux écoles des enfants.
Un mandat d'arrêt international est lancé à l'encontre de Xavier Dupont de Ligonnès. S'ensuit une cavale infernale. Mais le fugitif a pris de l'avance.
La Rochelle, Chicago, Hanovre, Glasgow...
Le 10-11 avril 2011, il est aperçu à La Rochelle. Deux jours plus tard, il se trouve dans le Vaucluse. Dupont de Ligonnès passe une nuit dans un hôtel 5 étoiles au Pontet à côté d'Avignon. Puis direction Le Var, à Lorgues et enfin Roquebrune-sur-Argens. Où l'homme disparaît des radars, comme volatilisé dans la nature.
Depuis plus de 1 000 signalements ont été faits à la police. En France, beaucoup pensent l'avoir vu sur les lieux de son enfance à Versailles, ou de ses vacances, dans l'ouest, et le sud surtout : Fréjus, Saint-Raphaël, Nice, Annecy. En Corse, il aurait été vu dans une rue de Bastia. D'autres pensent l'avoir vu à Hanovre en Allemagne ou encore à Chicago et Las Vegas aux Etats-Unis.
11 octobre 2019, les médias s'emballent. Un homme est arrêté à l'aéroport de Glasgow, en Ecosse. Les empreintes digitales d'un retraité des Yvelines sont estimées correspondre à celles de Dupont de Ligonnès. Mais les premiers témoignages sur place indiquent que le retraité est honorablement connu dans son quartier. L'ADN posera un verdict sans appel.
L'affaire Xavier Dupont de Ligonnès demeure dans toute sa complexité et son mystère.