Deuxième jour du procès de l'affaire Troadec à la Cour d'Assises de la Loire-Atlantique. Le principal accusé, Hubert Caouissin, a été entendu tout au long de cette journée qui retraçait son parcours.
Hubert Caouissin, 50 ans, comparaît depuis mardi matin et pendant trois semaines devant la cour d'assises de Loire-Atlantique. L'ancien ouvrier chaudronnier de l'arsenal de Brest encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Ce mercredi, la cour se penche sur son profil.
Lydie Troadec, 51 ans, comparaît libre. Elle encourt trois ans de prison et 45 000 euros d'amende pour modification de scène de crimes et recel de cadavres.
C'est elle qui a été en premier lieu entendue le mardi 22 juin au premier jour du procès de l'affaire Troadec.
Mardi matin, Hubert Caouissin et Lydie Troadec, séparés dans le box des accusés par un gendarme, ont écouté, masqués et attentifs, le récit de l'affaire fait par la présidente.
Ce mercredi, il est 9h20 lorsque la présidente appelle Hubert Caouissin. Il se lève, enlève son masque. La cour va étudier son CV et entendre l’expert sur l’enquête de personnalité.
La présidente commence par le père d'Hubert Caouissin, il était ingénieur et professeur à l’école d’ingénieurs de Brest et est décédé en septembre 2002 dans des circonstances brutales, d’un accident vasculaire.
"Vous avez 32 ans au moment du décès de votre père", dit-elle.
"C’était douloureux, je me suis senti seul, nous parlions beaucoup", lui répond-il.
"Vous connaissiez Lydie Troadec ?", enchaine-t-elle. "Non pas encore j’étais dans une fin de cycle, dit-il, j’avais décidé de passer une année de relâche, puis de rechercher une nouvelle compagne".
Puis vient le moment d'évoquer la mère d'Hubert Caouissin, "Comment va votre mère ?", questionne la présidente. "Elle va mal, c’est mon père qui faisait tout à la maison". Sa voix est claire, le débit rapide.
"Votre mère a 82 ans, elle est présente au procès, elle n’est pas citée, peut-être la ferais-je venir à la barre je ne sais pas. Que pouvez-vous nous dire de ça ?", "Elle me soutient parce qu’elle me connait", "Vous pensez que vous pourriez-avoir besoin d’elle ?" Silence, il essuie des larmes de sa manche droite. "Elle sait que je ne suis pas la personne qu’on décrit".
"Comment vous la représentez-vous ?""Elle déforme les choses". "Un exemple ?""Elle affirme que mon père la battait alors que c’est l’inverse".
"C’est pas de chance"
Puis sont évoqués les 4 frères et soeurs d'Hubert Caouissin.
La présidente le lance sur sa relation avec sa sœur aînée. Hubert Caouissin, resté les bras croisés dans son dos, tend la main droite d’un geste rapide et s’agace un instant des questions. "De quelle période parlez-vous ? Avant ou après 2017 ? "
La présidente reprend, "vous vous êtes sentis aimés ?", " Mon père me l’a dit, ma mère non. Avec ma sœur aînée oui", dit-il.
Elle évoque ensuite la santé d'Hubert Caouissin enfant. "J’étais émotif et quand ma mère faisait des crises la nuit je n’allais pas bien, elle me considérait comme malade. J’ai loupé des semaines d’école à cause de ça".
Hubert Caouissin dit également avoir été marqué par l’alcoolisme de sa mère, qui aurait commencé à boire à sa naissance, d’après son père. "Comment acceptez-vous le lien entre votre naissance et son alcoolisme ?". "C’est pas de chance" .
"Avez-vous eu le même traitement que les autres ?", "Non !". Il baisse la voix. "Un exemple, j’étais le seul à faire mes devoirs dans la salle à manger, avec un carton devant la télé pour ne pas que la regarde, elle buvait, et j’avais le son", raconte Coauissin, "j'en ai parlé à mon père, je lui ai reproché de ne pas avoir été assez soutenu". Il s’effondre en larmes, la tête dans les mains et sanglote fortement.
"Elle faisait des crises la nuit, battait mon père, proférait des insanités"
La présidente le laisse un instant. Lui propose de rester assis. Il se redresse et reprend sa posture bras dans le dos.
"Vous prenez des médicaments ?", "Je les ai arrêtés avant ce procès, ils me diminuent, je dois être en forme pour le procès. J’ai pris cette décision contre l’avis de ma psychiatre, je lui ai dit que c’était mon procès, pas le sien !"
"Votre mère buvait quoi ?" questionne la présidente. "Du vin rosé, mon père ramassait les bouteilles mais l’odeur restait. Elle faisait des crises la nuit, battait mon père, proférait des insanités".
"Quand elle battait votre père, il se défendait ?", "Non, il lui attrapait les poignets, pour qu’elle ne se blesse pas ou blesse quelqu’un. Il ne l’a jamais violentée".
Elle me battait quand je l’avais contrariée
"Elle battait Jean ?", le fils qu'il a eu avec Lydie Troadec. Jean est un prénom d'emprunt pour préserver l'anonymat de l'enfant.
"Non, c’est compliqué avec Jean, si on le fessait, il n’avait pas mal et s’énervait encore plus, si on le mettait au coin, Monsieur boudait encore plus longtemps".
La présidente revient sur le comportement de sa mère en société, "Ma mère, quand on avait du monde, savait se tenir. Le matin ça allait bien, on écoutait Êve Ruggieri sur France Inter".
Hubert Caouissin explique ensuite avoir quitté le domicile famillial, "au moment du service militaire, quand je suis revenu, je gérais mes repas, mon linge, je ne voulais pas qu’on m’impose une vie d’enfant. J’ai fait construire ma maison".
J’avais des claques à la maison, là ça faisait mal
Est ensuite évoquée sa scolarité :"En cinquième, je n’aimais pas le foot, je ne regardais pas la télé, on me traitait de pouilleux, d’idiot, on me harcelait pour ça. En CM2 aussi, j’ai eu une institutrice qui me prenait pour sa tête de Turc et me frappait. Ma mère exigeait que je fasse les divisions de tête".
"Dans un état lamentable"
La présidente revient sur son parcours professionnel, jusqu’en 2013 où Hubert Caouissin fait un burnout, une dépression.
"J’ai commencé à avoir des difficultés, je ne supportais plus la course pour embarquer, la promiscuité avec les autres, le bruit au travail. Et puis le voisin a changé le système de chauffage de sa serre, je ne supportais plus le bruit".
"De 2013 à 2014 je suis dans un état lamentable. J’allais dormir chez Renée (la mère de Lydie) une nuit par semaine, un jour j’ai retrouvé le lit souillé, saboté". "Saboté ?" s’étonne la présidente. Hubert Caouissin pense que Pascal Troadec aurait volontairement enlevé une pièce métallique du lit.
En 2014, Hubert Caouissin voit un psychiatre, mais n’y retourne pas. Il y a des travaux dans la rue, un ventilateur qui fait du bruit dans la salle d’attente. Hubert Caouissin a l’impression que le psy ne comprend pas son hypersensibilité au bruit.
"Cela dure trois ans, vous passez beaucoup de temps sur internet. Vos recherches sont orientées ?", "Je cherche un lien avec le bruit", " Vous faites des recherches sur un silencieux ", "Oui, c’est en lien avec le bruit, je suis sur un site survivaliste, je trouve des liens, je les suis", "Mais il s’agit bien d’une arme", "C’est un système de détente d’air, j’en ai parlé avec mon médecin".
Caouisin est mis en invalidité et reconnu travailleur handicapé en 2016. "Vous ne pouvez pas postuler sur n’importe quel poste ?", "Oui, mais si on n’avertit pas l’employeur tous les postes sont accessibles"». La présidente retourne la question, Hubert Caouissin lui répond toujours la même chose. Elle reprécise qu’il fonctionne à rebours de la réglementation en opposant ensuite son handicap. Il n’a pas de réponse à lui donner.
Il reprend son travail en 2017. "Un collègue vous décrit comme un professionnel discret, parlant peu, aimant donner son opinion en politique, affirmant ses choix". "J’étais plus en retrait au début". "Un exemple ?". "On a eu des conversations sur le compteur Linky, ils étaient sur la question des ondes électromagnétiques. Je leur ai fait remarquer que leur portable en dégageait bien plus".
"J’ai peur qu’on nous envoie un tueur"
"Vous apparaissez comme vivant seul avec un enfant à Plouguerneau, vous vous dites séparés. C’est ce qui ressort de l’administration fiscale de la CAF. Pourquoi ? Vous reprenez le travail en 2016 ?"; "J’ai peur pour ma famille, c’est un leurre, j’ai peur qu’on nous envoie un tueur", "Qui ?", "Pascal et Brigitte, Jean est un ayant droit, il les gêne. Le point faible c’est Jean. Depuis l’altercation de 2014 on les a démasqués".
Je pense que la cible c’était pas moi, d’abord mon fils
À sa compagne, Hubert ne parlait pas de son salaire, de ses économies. "Ce n’était pas caché, mais on n’en parlait pas". À l’époque, il gagne plus de 3 000 euros par mois, possède des actions en bourse, qui rapportent en moyenne 2 000 euros par an.
Des actions dont l’achat lui procure des émotions fortes. "Je les désire longtemps avant. Je me renseigne sur l’entreprise".
"Il était pétillant, intelligent, un seul défaut : il garde tout"
Hubert Caouissin retourne au travail le 27 février 2017, après la première garde à vue, ces collègues ne lui disent rien. "Ils ne sont pas au courant". "La presse en a parlé", lui dit la présidente, "Oui je télécharge le Télégramme tous les jours, mais je ne le lis pas, je suis un compulsif".
"Vous téléchargez des images sur votre ordinateur de la même manière". "Oui des images érotiques". "Pas que ?", "Oui mais principalement, j’ai besoin d’accumuler".
Plus de 800 000 images à caractère pornographique seront retrouvées sur un ordinateur d’Hubert Caouissin. Plus de 450 000 images à caractère pornographique, pédo-pornographique et zoophile sur un autre support. D’autres images sur des clés usb, des disques durs externes.
"La plupart des photos dites pédopornographiques viennent de sites naturistes. Pour la zoophilie, ça vient de murs d’images. Moi, de toutes façons, je télécharge tout", dira-t-il dans l'après-midi.
"Lydie vous a fait remarquer ce besoin d’accumuler des objets aussi. On retrouve des outils dans votre maison". "Je garde dans la maison ce qui pourrait être volé dans des locaux qui ne ferment pas à clé". "Vous avez toujours vécu comme ça ?". La question le laisse perplexe. «"J’ai besoin d’accumuler depuis l’enfance, mes petits soldats, en grandissant les moyens ont augmenté".
"Lydie dit de vous : quand je l’ai rencontré il était pétillant intelligent, un seul défaut : il garde tout. Vos défaut, vos qualités ?", Blagueur", dit-il. " Un défaut ?", "Vaniteux, peut-être. Collectionneur n’est pas un défaut".
"Je les comprenais moins"
En fin de matinée, la cour aborde le chapitre des relations amoureuses d'Hubert Caouissin. Avant Lydie Troadec, Hubert Caouissin avait eu une relation suivie en 2005, avec une femme rencontrée suite à une petite annonce.
Lorsqu’il rencontre Lydie Troadec, il dit avoir été séduit par sa voix, sa sensibilité, sa chaleur. Par les similitudes aussi, entre leurs deux parcours. Une enfance difficile.
Le couple rencontrait Pascal et Brigitte Troadec environ six fois par an. Hubert Caouissin ressentait peu d’affinités pour le frère de sa compagne. Il préférait parler avec les enfants.
"Les enfants se jalousaient au niveau du partage du temps avec moi". La présidente : "Vous les aimiez ?". Hubert Caouissin renifle fort, puis pleure en se tenant le front. "Oui je les aimais", "Et Pascal et Brigitte ?". "Je les comprenais moins".
Assise dans le box des accusés, Lydie Troadec, tête baissée, se mouche, s’essuie les yeux.
"Une succession de catastrophes"
Hubert Caouissin craque à nouveau en évoquant l’année 2009. "Une succession de catastrophes", Le cancer de Lydie. La mort de Pierre Troadec, le père de Lydie. Lui qui se fait mal au dos, "très mal au dos".
Selon Hubert Caouissin, Pascal Troadec avait une personnalité forte et colérique. "Après le décès de Pierre, il se prenait pour le patriarche", dit-il.
La grossesse de Lydie, "vu le contexte, ce n’était pas une bonne nouvelle". Une descente aux enfers, la septicémie de Lydie suite à une opération.
Il pleure en évoquant l’entrée à l’hôpital sans savoir si elle en sortirait vivante. Autour de la famille, il n’y avait, dit-il, pas d’aide, aucun relais.
"Un copain avec qui on se chamaille"
En ce début d'après-midi, l’audience reprend sur les rapports entre Hubert Caouissin et Pierre Troadec : "Je ne le voyais pas vraiment comme un beau-père, je le vois plutôt comme un copain avec qui on se chamaille".
À partir de la naissance de son fils, Hubert Caouissin décrit un "froid inexplicable" avec son beau-père, "avec des échanges peu tendres, en partant la dernière fois je lui ai serré la main très fort pour le remettre en place".
"Vous ne vous remettez jamais en cause dans votre altérité votre rapport aux autres ?" . Caoussin regarde la présidente avec un peu de perplexité, "dans le cas de la naissance du petit , il n’y avait aucune raison".
Après la mort de Pierre Troadec, Caouissin constate des changements dans le train de vie de la famille de Pascal et Brigitte. Il en discute avec Renée, la mère. Émet des hypothèses.
"Peut-être que Pascal a trouvé un deuxième travail ?","Peut-être que Pierre a trouvé quelque chose quand il travaillait dans le bâtiment".
"C’est donc bien vous qui avez le premier émis l’idée de l’argent caché ?", demande la présidente, il répond "oui" sans conviction.
Renée Troadec finit par parler de pièces d’or à Lydie. Elle en parle à Hubert. Qui affirme alors que ça ravive sa mémoire. Pierre lui aurait parlé de pièces anciennes. Hubert Caouissin est donc le premier à avoir évoqué l’histoire d’un trésor.
"Quel lien faites-vous entre cette histoire de spoliation et le passage à l’acte ?", demande la présidente à Hubert Caouissin. Il répond à côté.
Je n’étais pas venu les attaquer, j’étais venu pour recueillir des informations
"Après l’appel de Brigitte à ma mère, le 2 novembre 2016, un régime de terreur s’est installé", raconte Hubert Caouissin. La famille vit terrée dans la ferme de Pont-de-Buis, dont l’adresse est secrète.
Hubert Caouissin se persuade que Pascal et Brigitte Troadec veulent faire tuer leur fils Jean (prénom modifié), car il pourrait un jour réclamer sa part du trésor, au titre de l’héritage.
"On était cachés mais pas cloitrés, poursuit Hubert Coauissin, il allait au judo, à l’école, il y avait des animaux, le dimanche on allait au resto. La terreur, c’est quand Brigitte téléphone à Renée, là on a craint pour nous. Je redoublais d’attention en allant au travail".
Il est ensuite justement question de Jean avec la lecture du témoignage de plusieurs institutrices de l'enfant. Les parents sont décrits comme vindicatifs, dénonçant des situations de harcèlement au sujet de choses insignifiantes comme des crayons perdus. L’enfant est décrit comme un bon élève, discret mais intégré.
"J’entendais boum boum boum"
Auprès de l’institution scolaire, les parents entretenaient le flou sur les périodes de scolarisation de leur fils, et les périodes d’école à la maison.
Hubert Caouissin semblait très exigeant avec son fils, l’école à la maison générait des tensions. Il voulait "corriger" son enfant, qui ne travaillait pas "correctement".
"Pour moi il y a un temps pour travailler, pour se reposer, pour les loisirs, pour lui il faut travailler et si on n’a pas terminé on continue jusqu’à la fin", déclare Lydie Toradec, interrogée par la présidente.
L’agenda de Lydie, qui consignait tous les événements de la vie familiale, quasiment jour par jour est entre les mains de la présidente. Il rapporte notamment les réactions d’angoisse de Jean : l’enfant se frappe, se griffe, dit qu’il ne devrait pas exister.
Les tensions sont telles que Lydie Troadec menace un jour de priver l’enfant de dîner. Une autre fois, elle le tape avec sa règle préférée puis la casse en deux. En entendant cela, une des sœurs de Brigitte, présente dans la salle d'audience, porte les mains devant la bouche.
Lydie Troadec est appelée à répondre sur les fessées et les comportements qui viennent d’être décrits. Elle explique que la moindre contrariété prenait une ampleur considérable chez l’enfant.
Même bébé, il pouvait se taper la tête contre le sol. J’étais en bas, j’entendais boum boum boum
Hubert Caouissin verse des larmes à l’évocation de son fils alors que la présidente lit un courrier qu’il écrit à Lydie au début de leur incarcération.
Les termes sont consolateurs, il lui dit "ma petite Lydie", il lui parle de leur enfant, "notre petit moulin à paroles a été vu par un psy, c’est un battant paresseux, il s’en sortira". "Pardon pour votre avenir difficile""
Caouissin a fait deux tentatives de suicide en prison. Par deux fois, il a fait l’objet d’une hospitalisation en psychiatrie. Il a aujourd’hui un emploi, et voit régulièrement une psychiatre.
Trois fois, son fils a pu venir le voir en prison.
Hubert Caouissin dit envisager de couper les ponts, avec son fils, avec tout le monde, "pour qu’ils arrêtent de souffrir".
"Vous avez attendu ce procès ?", le questionne la présidente. «"Oui, pour dire ce que j’ai à dire, dès le début, les policiers ont été de parti pris". "Vous venez pour délivrer votre vérité ?" "Oui". "Quelle image pensez-vous donner à votre famille ?", "Je ne suis pas un monstre".
"Un tonton exemplaire"
Amandine Le Bihan a procédé à l’enquête de personnalité d’Hubert Caouissin, le rencontrant "à deux reprises en novembre 2017. Sa mère, sa sœur, son frère, son autre frère au téléphone".
"Dernier enfant d’une fratrie de quatre, il indique avoir eu du mal à trouver sa place. Encore plus après le départ des ainés, dit-elle, il s’est toujours senti en décalage, à l’école, au travail, dans sa famille".
"Quel regard portent ses frères et sœur sur les difficultés de leur mère, et celle de Mr Caouissin ?"questionne la présidente". "Il y a un sentiment commun que Mr Caouissin n’a pas eu la même enfance du fait du déplacement de la famille de Toulon à Brest et de leur différence d’âge".
Ce qui ressort, c’est qu’ils n’ont pas vu qu’il était en souffrance. Quelqu’un de fort, pas de nature à faire appel à l’aide
Jean-Noël Caouissin est invité à la barre. Il ne ressemble pas vraiment à son jeune frère. Plus mince, plus de cheveux.
La présidente, "que pouvez-vous nous dire de la personnalité de votre frère ?", "Je l’ai toujours connu taquin, souriant, il y a toujours eu un décalage dans la fratrie, il aimait bien participer à tout, toujours motivé. Adolescent je préférais mes copains. Le lien s’est distendu".
"Ensuite on s’est vu une fois par semaine le week-end, toujours avec plaisir, poursuit-il, j’ai eu des enfants. Il a fait un tonton exemplaire. Il s’est mis à faire beaucoup de sport. Ensuite le hasard de la vie nous a fait travailler dans le même établissement, autre hasard, je me suis inscrit dans le même club de tennis. Dans les deux cas il m’a accueilli.
Le procès des deux accusés se tient aux assises de Loire-Atlantique à Nantes jusqu'au 9 juillet prochain.
Le 24 février 2017, la police judiciaire de Nantes ouvrait une enquête après la disparition des quatre membres de la famille Troadec vivant à Orvault.
Deux semaines plus tard, Hubert Caouissin, le beau-frère du père de famille avouait le quadruple meurtre de Brigitte et Pascal Troadec et de leurs deux enfants.
Hubert Caouissin est jugé pour "meurtre précédé, accompagné ou suivi d'un autre crime" et "atteinte à l'intégrité de cadavres".
Lydie Troadec comparaît pour "recel de cadavres" et "modification des preuves d'un crime".