Si Hubert Caouissin est passé aux aveux dans l'affaire Troadec c'est qu'on a pu identifier son ADN. Les experts sollicités pour cette enquête sont ceux de l'Institut Français des Empreintes Génétiques à Nantes. Visite dans ce lieu gardé secret pour des raisons de sécurité.
Une pièce sécurisée avec à l'intérieur des dizaines de cartons, d'enveloppes et de sacs plastiques. Ils renferment les indices de différentes affaires criminelles en cours d'instruction. Entre autre, l'affaire Troadec.
On ne verra ni l'extérieur du bâtiment, ni le visage des techniciens, inutile d'identifier le lieu ou ceux qui y travaillent. Cela pourrait donner de mauvaises idées à ceux dont on traque les traces.
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La technique, les méthodes se sont affinées, perfectionnées. Mais surtout, policiers, magistrats et experts ont appris au fil des affaires à travailler ensemble pour être plus efficaces. Parfois ces experts se déplacent sur le terrain comme dans l'affaire Troadec. Ils peuvent notamment orienter les prélèvements réalisés par les policiers ou les gendarmes.
"L'ADN n'est pas le seul élément qui va prouver la culpabilité d'un individu. Ce n'est pas la reine des preuves, tempère le docteur Olivier Pascal, Directeur de l'Institut Français des Empreintes Génétiques. On peut toujours trouver une bonne raison pour laquelle on va avoir l'ADN de quelqu'un sur une scène de crime." Il peut en effet y avoir été déposé plusieurs jours avant les faits. "Mais le crime parfait ne peut plus exister" conclu Olivier Pascal."L'ADN n'est pas la reine des preuves..."
Mais cette identification peut enrichir le travail des enquêteurs ou rendre un interrogatoire plus... déstabilisant et permettre ainsi de confondre un suspect.
Dans ce laboratoire nantais nombre de grands criminels ont laissé leurs traces. Guy Georges, Emile Louis ou Pierre Chanal. Il emploie 27 salariés (niveau DUT ou BTS) qui sont sollicités sur 3 à 400 affaires chaque année.
Mais il n'est pas le seul à apporter son concours à la Justice, il existe douze laboratoires de ce type en France dont six sont privés. Deux sont installés à Nantes : le Laboratoire Français des Empreintes Génétiques créé en 1989 et l'Institut Génétique Nantes Atlantique.