Après Tendre enfance en 2019, la maison d'édition nantaise Rouquemoute rentre d'Angoulême avec une nouvelle fois le Prix Schlingo attribué dans le cadre du Off du Festival International de la Bande Dessinée à Zozo le Clown d'Olivier Besseron.
Le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, qui s'est achevé dimanche 28 janvier, dispose de son programme officiel, de ses invités officiels, de sa compétition officielle et, comme tous les grands festivals, de son off officiel baptisé ici le Off of Off.
Ce Off remet lui aussi son lot de prix, notamment le Prix Couilles au cul récompensant le courage artistique, le Prix Elvis d'Or pour la meilleure BD rock de l'année ou encore le Prix Schlingo. Créé à l’initiative entre autres de l’autrice Florence Cestac, ce prix récompense un album de bande dessinée d’humour ou un auteur affichant une proximité avec l’œuvre de Charlie Schlingo, un auteur de bande dessinée décédé en 2005.
Et cette année, comme en 2019, le prix a été attribué à un album des éditions Rouquemoute installées sur l'île de Nantes. Il s'agit de Zozo le Clown d'Olivier Besseron, un auteur bordelais dont on a déjà pu apprécier le travail dans les magazines Ferraille, CQFD, AAArgh, Fluide Glacial ou Psykopat et à travers une demi-douzaine d'albums parus aux éditions Requins Marteaux. Zozo le Clown est son premier album aux éditions Rouquemoute.
Un auteur heureux
Joint par téléphone au lendemain du festival, l'auteur ne nous cache pas sa joie malgré la fatigue de quatre jours de folie.
"Tu es toujours ravi de recevoir un prix, mais de recevoir un prix comme celui-là, c'est le Graal. Il faut savoir qu'il récompense les albums dans l'esprit de Charlie, à l'humour stupide, absurde et complètement décapant, c'est ce que j'aime. Schlingo est un papa de la BD pour moi, comme Gotlib ou d'autres. Ses albums m'ont toujours fait marrer, N comme cornichon, Les Conneries de Charlie Schlingo, Patron, une cuite s'il vous plaît !, c'est l'esprit des gros nez et moi, je fais de la bd pour me marrer".
C'est l'esprit des gros nez et moi, je fais de la bd pour me marrer
Olivier BesseronAuteur de BD
Un sacré zozo
Ne vous attendez pas à une gentille histoire de clown, tendance Bozo le clown, l'album d'Olivier Besseron n'a rien d'un album jeunesse, tout du moralement incorrect avec comme héros, ou plutôt comme anti-héros, un sacré zozo capable du pire mauvais goût et des pires méchancetés, fourrant son nez proéminent un peu partout et surtout là où il ne faut pas. C'est trash à souhait et à prendre au quinzième degré… comme toute l'œuvre de feu Charlie Schlingo.
"On a tous l'image du clown qui fait marrer les enfants, bois et déprime quand il est seul. Le mien ne déprime pas du tout, il ne pense qu'à un truc, s'éclater et prendre un malin plaisir à casser les c*** à tout le monde, c'est vraiment le champion des casse-c***. On peut penser que c'est un clown méchant, mais il est aussi attachant. Et puis il a une vie, des camarades, il a un chapiteau dans le genre cirque de province avec un cracheur de feu, un jongleur, un lama…"
Un lama qu'ils finissent par manger…
"Oui, ça fait partie de mon humour. Le travail ce n'est pas son truc au clown, il ne bosse pas, il n'aime pas les enfants et préfère leurs mères".
Tout est dit !
À l'image des spectacles de clowns, la bande dessinée d'Olivier est muette et les gags bien évidemment visuels, façon tantôt tarte à la crème, tantôt beaucoup plus trash, drôles dans tous les cas. Une BD pour les plus grands !
Zozo le clown, de Besseron. Rouquemoute.16€
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