"Aucune dangerosité pour l’homme, on peut mettre le doigt dans une plante", Enzo est éleveur de plantes carnivores

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Enzo Defer, un jeune Nantais de 27 ans, a débuté la culture de plantes carnivores dans le jardin de ses parents. Désormais installé à La Planche, en Loire-Atlantique, il possède une collection d'une centaine d'espèces et en vit depuis 2023.

Enzo Defer, un jeune Nantais de 27 ans, a débuté la culture de plantes carnivores dans le jardin de ses parents. Désormais installé à La Planche, en Loire-Atlantique, il possède une collection d'une centaine d'espèces et en vit depuis 2023.

Les plantes carnivores, ces végétaux à l'apparence mystérieuse et aux mécanismes impressionnants, fascinent autant qu'elles intriguent. Enzo Defer, éleveur passionné, nous livre ses secrets sur l’élevage de ces plantes uniques, leur entretien et leur capacité à capturer les insectes.

Un héritage familial au service des plantes

Enzo Defer, jeune éleveur de 27 ans, a découvert les plantes carnivores dès son plus jeune âge, dans les allées d'une jardinerie. Une rencontre marquante avec la célèbre dionée, cette plante qui se referme en un éclair sur ses proies, a nourri une passion qui ne l’a jamais quitté. "Mon grand-père m'a beaucoup aidé en me transmettant l'amour du végétal, lui qui était passionné d'orchidées."

Dès que j'arrivais chez mes grands-parents, je filais dans la serre, j’allais voir ses plantes

Enzo Defer

Éleveur de plantes carnivores

Une passion qui fleurit au jardin des rêves

Ce lien familial fort a permis à Enzo de développer une expertise inégalée, qu'il partage aujourd'hui avec fierté. Il raconte comment il a transformé des espaces modestes en véritables sanctuaires pour ses plantes : "J'ai installé des bacs à l'extérieur pour mettre tout ce qui va être Sarracenia. Ensuite, j'ai construit une seconde serre dans le jardin de mes parents."

Son amour des plantes n’a pas cessé. À 15 ans, ses parents lui offrent sa première serre de 10 m², où il commence à cultiver entre 100 et 150 plantes. "Je passais beaucoup de temps dans le jardin de mon grand-père. C’est lui qui m’a donné l’amour des plantes". Originaire de Saint-Sébastien-sur-Loire, Enzo participe à sa première fête des plantes à 18 ans où il partage sa passion avec le public. Une passion souvent gardée secrète en raison des préjugés. 

Quand on est jeune et qu’on est fan de plantes, il y a pas mal de préjugés

Enzo Defer

L'amour de l'horticulture et l'art subtil de l'élevage des plantes carnivores

Le jeune homme suit un parcours scolaire classique avec un Bac S, puis enchaîne avec un Bac pro en production horticole, suivi d’un BTS. En 2018, il se lance officiellement dans son projet entrepreneurial, tout en poursuivant ses études. 

Pendant la pandémie de COVID-19, Enzo lance une boutique en ligne, lui permettant d'atteindre un public plus large. "Au début, on m’a prêté un bout de serre. Actuellement, je suis dans un ancien magasin avec un bi-tunnel serre de 800 m² et 100 m² d’extérieur."

Une collection captivante digne de la petite boutique des horreurs

Élever des plantes carnivores nécessite de la patience et une bonne connaissance des besoins spécifiques de chaque espèce. Enzo compte aujourd'hui entre 450 et 500 variétés différentes dans sa collection, avec environ 150 espèces en production. "Les plantes carnivores viennent de partout, avec plus de 700 espèces botaniques qui poussent à l'état naturel", explique-t-il.

Ces plantes ne sont pas seulement ornementales, mais elles possèdent également une certaine efficacité pour capturer les insectes. "Les saracénias, par exemple, peuvent capturer entre 70 à 100 insectes par urne. Si on a une quarantaine de plantes, on peut avoir plusieurs milliers d'insectes capturés", précise Enzo.

En collection, j’ai environ 450 espèces et variétés

Enzo Defer

Carnivores mais sans danger

Enzo met en avant des plantes comme les Sarracenia, qui capturent les frelons asiatiques et d'autres insectes nuisibles, et les Nepenthes, capables d'attirer et de piéger de petits mammifères. "Les Sarracenia capturent et mangent des insectes nuisibles. On a aussi retrouvé des lézards".

Il rassure également sur le danger de ces plantes pour les humains : "Aucune dangerosité pour l’homme, on peut mettre le doigt dans une plante. Il n’y a pas d’obligation de mettre des gants."

Une fois que l'insecte se colle à la feuille, la plante commence à s'enrouler lentement autour de lui

Enzo Defer

Éleveur de plantes carnivores

Le Drosera regia : une plante qui sort de l’ordinaire

Parmi les nombreuses espèces qu’il élève, Enzo a une affection particulière pour le Drosera regia, une plante dont les feuilles atteignent parfois 70 cm de long et qui "scotche les insectes avec de la glu pour ensuite les digérer." Cette plante offre une floraison spectaculaire, et son mécanisme de capture est aussi fascinant qu'efficace.

Enzo décrit avec précision le processus digestif : "Une fois que l'insecte se colle à la feuille, la plante commence à s'enrouler lentement autour de lui, un processus qui prend approximativement 15 à 20 minutes. Ensuite, les enzymes digestifs présents sur la feuille commencent leur travail pour digérer l'insecte, ne laissant que l'exosquelette."

Une passion dévorante

Depuis janvier 2023, Enzo vit entièrement de sa passion, après trois ans de travail acharné. "Je ne fais que ça à 100 %". Enzo propose des plantes de meilleure qualité que celles trouvées en jardinerie, attirant une clientèle désireuse d’agrandir leurs collections.

"Les gens qui découvrent mon travail ont souvent déjà testé 3 ou 4 plantes en jardinerie. Ils souhaitent acheter des plantes de production française pour agrandir leur collection."

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