Partons à la rencontre d'une botaniste, qui récolte à la main des graines de plantes sauvages. Objectif : développer un réseau pour multiplier ces graines et conserver leur patrimoine génétique.
Ensemenceuse... Un drôle de nom pour un métier, mais un métier indispensable à la sauvegarde des espèces.
Aurélia Lachaud, est en fait botaniste et chargée de mission filière semences sauvages à "Semence Nature" : "L’idée n’est pas de piller la nature, mais de récolter au moins 4 000 graines pour une espèce. Et à partir de ces 4 000 graines, on peut les semer et les multiplier sur des surfaces plus conséquentes. On pourra les utiliser dans les grandes cultures, dans les champs cultivés, où l'on introduira des bandes de plantes fleuries qui serviront à accueillir des auxiliaires, comme les coccinelles par exemple."
Chaque plante a son utilité
La salicaire par exemple est très intéressante pour une petite espèce d'abeille sauvage qui va butiner cette plante pour récupérer le pollen et nourrir ses larves.
Nos insectes ont évolué pendant des millions d'années avec nos plantes sauvages. Alors si nos insectes ne peuvent pas se nourrir de ces plantes sauvages, ils disparaissent.
Aurélia LachaudBotaniste
Si les plantes sont nécessaires pour les insectes, elles sont aussi très utiles à l'homme. La menthe aquatique, dont les graines se récoltent en janvier, possède des vertus anti-oxydantes et son huile essentielle est antibactérienne.
Les graines récoltées dans le Massif armoricain sont adaptées au sol granitique et au climat océanique. Il n'est donc pas possible de les semer dans une autre région.
Il est aussi important de les sauvegarder dans la nature. Les importations et la plantation de graines étrangères fait fuir les insectes qui sont habitués aux espèces locales.
La multiplication des graines
Aurélia confie ses graines récoltées à Sandrine Gauthier, "Pré-multiplicatrice" à Fréhel dans le Morbihan pour Semence Nature. En fait, Sandrine plante les graines qu'Aurélia à récolter, et elles vont se multiplier sur une centaine de m².
Après multiplication, les graines sont semées sur des surfaces beaucoup plus grandes. Il est alors possible d'utiliser la mécanisation pour abaisser le coût de production.
L'idée, c'est de produire suffisamment de graines pour fournir toutes les demandes, mais aussi à un coût raisonnable.
Aurélia LachaudBotaniste
Sandrine ne s'intéresse qu'aux espèces locales : "je trouve que ça a un sens, le fait qu'on va réimplanter des espèces qui sont déjà habituées à notre sol, à notre climat, même s'il change beaucoup".
Il est possible en tant que particulier d'acheter sur internet ses graines de plantes sauvages du Massif armoricain.
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