Dans les cafés et restaurants, le contrôle des pass sanitaires est effectif depuis une semaine. Si certains se plient à cette nouvelle obligation, d’autres refusent de faire ce qu’ils nomment un travail de police.
A Nantes, le patron du bar La Pioche, qui "accueille beaucoup de gens de la rue, plus éloignés des systèmes de santé" a fait son choix, il refuse de contrôler ses clients.
"Le pass sanitaire exclut toute une partie de la population. La fin ne justifie pas toujours les moyens", explique Tristan Crosnier, membre du collectif "contrôler n'est pas notre métier". "S'il s'agissait d’une politique globale qui visait à revaloriser les moyens dans la santé, on pourrait peut-être y adhérer, avec quelques adaptations. Mais là en l’état c’est inacceptable", poursuit-t-il.
Dans la métropole nantaise, ils sont ainsi une vingtaine de cafetiers et restaurateurs à refuser d’effectuer les contrôles.
La profession a demandé en vain que ces contrôles ne soient pas obligatoires en terrasse, explique Catherine Quérard, présidente de GNI Grand Ouest.
"La très large majorité des professionnels ont suivi les recommandations du gouvernement. Ils ont le sentiment d’être encore les moutons noirs, d’être stigmatisés".
Même si les conséquences sont encore difficiles à mesurer, certains établissements ont subi une baisse de 30 à 60%, lors des premiers jours d’application du pass. Si cette baisse a été un peu moins marquée le week-end, la profession s'interroge sur les conséquences du pass sanitaire.
"La clientèle de moins de 35 ans déserte nos établissements. Ils se retrouvent sur les pelouses, les plages… Les prochains jours vont être cruciaux", précise Catherine Quérard, qui s'inquiète déjà de la fréquentation à la rentrée.
La majorité des patrons de bars et restaurants se plient cependant à la nouvelle réglementation. "Il faut trouver des solutions adaptées pour éviter une nouvelle fermeture des commerces", confirme ainsi Nicolas Guiet, chef et propriétaire du restaurant "l'U.ni à Nantes.
Les professionnels pris à défaut risquent une fermeture administrative, puis une amende allant jusqu'à 9000 euros et un an d'emprisonnement. Quant aux clients sans pass sanitaire, ils encourent une amende de 135 euros.