Après une première vague d'inondation au début de mois d'octobre, une quinzaine de logements ont une nouvelle fois été envahis par une remontée des eaux usées, mercredi 17 octobre, à Couëron.
Dès qu'Anaïs ouvre la porte menant jusqu'à son sous-sol, une odeur nauséabonde prend au nez. La mère de famille rehausse légèrement sa chemise pour essayer de cacher ses narines. "C'est remonté des toilettes, des bondes de douche... Ça m'écœure", lance-t-elle en descendant les escaliers.
Le mercredi 16 octobre, en début de soirée, son mari lui envoie un message : de l'eau sort des canalisations et envahit la cave. C'est la deuxième fois depuis le début du mois d'octobre. Une semaine auparavant, lorsque la tempête Kirk frappait la Loire-Atlantique, une quinzaine de logements de la commune de Couëron avait déjà été inondés de cette manière.
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"On a peine nettoyé que rebelote", déplore Anaïs au lendemain de cette seconde inondation. Autour d'elles, divers tapis, outils de travail et autres bibelots sont rangés en hauteur. "On entre dans une période de forte pluie et si l'eau monte dès qu'il pleut, alors j'anticipe pour éviter le pire", soupire-t-elle. Une motte d'objets sinistrés s'est déjà empilée dans son jardin, prêt à être jetés. On y trouve notamment un matelas, des chaises et une voiture de collection.
Sur les portes de la cave d'Anaïs, une marque témoigne que l'eau est grimpée d'une bonne vingtaine de centimètres. D'autres riverains parlent même de 60 à 80 centimètres.
J'ai la chance d'avoir un sous-sol, des personnes ont vu tout leur salon inondé et sont en attente de relogement
AnaïsSinistrée
La jeune femme s'estime toutefois chanceuse : "J'ai la chance d'avoir un sous-sol. Des personnes ont vu tout leur salon inondé et sont en attente de relogement". D'après Anaïs, trois familles seraient dans cette situation. Une d'elles aurait sollicité l'aide de la municipalité tandis que les deux autres sont encore en négociation avec leur assurance pour trouver une solution au plus vite.
Vivre dans l'angoisse
Moins de 24 heures après cette seconde inondation, Anaïs a décidé de rester chez elle pour télétravailler. "Comme ça, s'il y a un souci, je suis là pour réagir au plus vite", détaille-t-elle d'un ton las. La Ligérienne espère que la situation est temporaire : "Je n'ai pas envie de vivre dans ce stress tout l'automne..."
Venu lui rendre visite ce jeudi 17 octobre, Jérémy se dit quant à lui "usé" par la situation. "Ce qui m'agace, c'est le manque d'explication. On nous dit que c'est à cause de la pluie et de la montée de la Loire, sauf que ça fait des années que l'on vit ici, la Loire monte tout le temps, et on n'avait jamais connu ça...", raconte-t-il. Jérémy, enfant de Loire-Atlantique, habite la commune depuis cinq ans.
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Le Couëronnais se dit également inquiet sur les impacts futurs de ces inondations. "On a des effets personnels souillés, mais ce qui me fait d'autant plus peur, ce sont les bactéries." En effet, provenant des égouts, l'eau les ayant envahis est une eau sale pouvant contenir des bactéries pathogènes, donc source de maladie.
Des travaux en cours
De son côté, Nantes Métropole, chargé de l'entretien des réseaux d'assainissement, pointe les forts épisodes pluvieux comme premier responsable de ces sinistres. Robin Salecroix, vice-président délégué au cycle de l'eau, admet toutefois que la récente installation des tuyaux provisoires, dans le cadre de travaux de modernisation du réseau d'assainissement, aurait pu intensifier ces inondations.
En effet, leur diamètre serait plus petit et pourrait ainsi provoquer des bouchons lorsqu'il y a trop d'eau. "C'est donc désormais un point de vigilance", promet l'élu. Ces travaux devraient par ailleurs s'élargir sur l'ensemble de l'agglomération. "Ce sont des travaux de temps long qui peuvent durer quelques mois, voire années", précise-t-il.
"Le directeur technique de la direction du cycle de l'eau a reconnu une erreur de la Métropole en ce qui concerne la première vague d'inondation" du début de mois, lors d'une réunion publique mardi 15 octobre, a indiqué la municipalité de Coueran.
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