Ils luttent contre des carrières de sable, de granulats, un centre d'enfouissement des déchets du bâtiment ou contre la construction du CHU de Nantes. Plusieurs collectifs annoncent une manifestation de convergence le dimanche 11 juin, pour dénoncer la bétonisation de la métropole nantaise et ses conséquences sur les terres agricoles.
Quel est le point commun entre des projets d'extension de carrières de sable, un centre d'enfouissement des déchets du bâtiment, un projet d'extraction de pierres pour fabriquer des granulats, et le projet de nouveau CHU sur l'île de Nantes?
Plusieurs collectifs de la Loire-Atlantique dénoncent une logique où les ressources du territoire servent à alimenter les grands projets urbains.
5 collectifs contre 5 grands projets
A Saint-Colomban, "La Tête dans le sable" se bat contre l'extension de deux sablières qui empièterait sur les terres agricoles, au détriment des nappes phréatiques. Près de Soudan, au nord de Châteaubriant en Loire-Atlantique, "Le cri du bocage" lutte contre un autre projet de carrière d'extraction de sable, prévu pour une durée de 30 ans sur 44 hectares. Dans la vallée du Don, le collectif "Carrière Tahun" dénonce un projet de carrière de roches dures pour fabriquer des granulats destinés à la construction, ainsi qu'un projet d'enfouissement de 280 000 tonnes de déchets du bâtiment. Sur la commune de Puceul, un autre collectif, "Camil", s'est constitué contre l'installation d'une centrale d'enrobé, dimensionnée à l'époque pour le projet d'aéroport à Notre-Dame des Landes, qui produirait 200 000 tonnes par an.
A Nantes, enfin, le collectif "CHU Action Santé" dénonce le projet de destruction de l'Hôtel Dieu pour construire un nouveau CHU à moins de deux kilomètres du centre-ville de Nantes. Pour le parti "Nantes en commun", Margot Medkour dénonce une logique de métropolisation : "Le projet de l'hôpital est d'abord un projet immobilier, pour dégager du foncier en centre-ville de Nantes. Le nouvel hôpital sera plus petit, et le projet de santé ne sera pas à la hauteur des besoins dans la région. Il sera également construit avec des matériaux qu'on va chercher dans les campagnes, en détruisant des terres agricoles".
Plusieurs convois en direction de Nantes
Soutenus par le mouvement des Soulèvements de la terre, Nantes en Commun et par Europe Ecologie les Verts, les collectifs annoncent pour le dimanche 11 juin une manifestation de convergence. A partir de 9 heures, un premier convoi de tracteurs, vélos et voitures partira de Saint-Philbert de Grandlieu, près de Saint-Colomban.
A midi, un autre cortège de tracteurs et voitures quittera la zone de l'Erette à Héric. Et à la même heure, un rendez-vous "Hosto debout" sera fixé à Nantes, au miroir d'eau, pour un pique-nique revendicatif avant de rejoindre les deux autres convois. Le parcours de Saint-Colomban doit suivre la "route du sable" depuis les carrières jusqu'aux chantiers nantais, avec des "gestes de désobéissance civile" prévus sur le chemin.
C'est important de montrer que tous ces projets sont très liés
Guillaume Bénet, EELV
La veille, à 17h30, une table ronde sur le sujet se tiendra au lieu-dit l'Ambassada, à Notre-Dame-des-Landes. Pour Guillaume Bénet, représentant d'EELV, "c'est important de montrer que tous ces projets sont très liés."
Alors que l'enquête publique commencera cet automne sur les extensions de sablière à Saint-Colomban, que plusieurs projets sont gelés pour cause de contentieux, et que les fondations du futur CHU n'ont pas encore été posées, les collectifs espèrent pouvoir encore stopper les choses. Avec cette mobilisation, ils souhaitent aussi poser les bases d'un moratoire sur la bétonisation, qui pourrait être déposé à l'Assemblée Nationale, afin qu'avant d'utiliser du sable ou des granulats, les décideurs se posent la question des alternatives comme la rénovation de l'existant.