Le collectif artistique La Méandre vit peut-être ses derniers jours dans ses locaux situés au cœur du port de Chalon-sur-Saône. À la fin de l’année 2024, la mairie, qui héberge gratuitement l'association depuis une dizaine d'années, sera contrainte de céder les lieux à la Chambre de commerce et d’industrie.
“On bougera pas”, ces pancartes en carton accrochées de part et d’autre dans les hangars du collectif La Méandre, affichent clairement leur colère. Concert, création d'œuvres d’art, résidence artistique, l’association a permis à cette ancienne friche industrielle du port de Chalon-sur-Saône de connaître une seconde vie. Depuis 2011, les bénévoles occupent les lieux grâce à un contrat d’occupation signé avec la mairie. Problème, cet accord prendra fin le 31 décembre prochain.
Pas solution de relogement
Passé ce délai, c’est la Chambre de commerce et d’industrie de Saône-et-Loire qui reprendra possession des locaux. L’organisme attend de connaître les projets de la municipalité pour cette zone portuaire. Il précise devoir rendre cette concession aux Voies Navigables de France bâtiment pour avril 2026.
L’association La Méandre avait été informée de cette décision il y a un an et demi.
“La mairie est venue nous voir en nous expliquant ce qui allait se passer et en nous apportant du soutien, c’est-à-dire, soit continuer à exister dans cet espace-là, soit nous en donner un autre”,
Clémence Lambray
Pourtant, aucune solution de remplacement n’a été trouvée par la mairie, laissant les bénévoles dans l'incertitude.
Un véritable lieu de vie artistique
Depuis 2013, une quarantaine de bénévoles ont investi ces anciens entrepôts. Bar, cantine, atelier de construction, au fil du temps, les locaux ont été transformés en un véritable espace de partage et de création. Chaque année, l’association propose une trentaine de spectacles et accueille en résidence plus de 70 compagnies.
“Le lieu nous permet de ne pas avoir de limites pour nos créations artistiques et pour les créations des gens qui viennent chez nous.”, raconte Marie Dupasquier, bénévole au sein du collectif.
Pour le moment, le collectif envisage de rester le plus longtemps possible dans ces hangars auxquels il reste très attaché.
Avec Alexandre Beaudrand, Anthony Borlot et Camille Privat