Samedi, en forêt du Gâvre en Loire-Atlantique, lors d'une chasse à courre, les oppositions entre pro et anti-chasse ont tourné au règlement de comptes... Des deux côtés, des plaintes ont été déposées.
La Forêt du Gavre a retrouvé son calme après la bataille. Rien à voir avec les images tournées par plusieurs téléphones portables samedi à la fin d'une journée de chasse à courre où l'on distingue affrontements physiques et noms d'oiseaux entre deux groupes.
D'un côté les chasseurs et leurs suiveurs et de l'autre une poignée de militants de la cause animale.
"Ils ont volé mon portable à plusieurs, explique Laury, collectif Forest Shepherd Bretagne, ils m'ont bousculé dans les fossés, ça a été des coups en cascade".
"Ils ont commencé à nous provoquer, à nous insulter, poursuit Charlotte Meheust, marcheuse auprès des chasseurs, personnellement j'ai reçu des crachats, des insultes".
On étaient six femmes, beaucoup de propos sexistes à notre égard : "je vais t'attraper, toi je vais te choper, est-ce que t'es sur Tinder ?
Depuis trois ans maintenant, les confrontations sont régulières dans les forêts de Bretagne et de Loire-Atlantique, entre les pratiquants de la chasse à cheval avec meutes de chiens, voulant perpétuer une tradition ancestrale, et les animalistes, ceux qui ne supportent plus les cruautés infligées au cerf, sanglier et autre gibier traqué.
"Les gens commencent à comprendre que c'est une pratique très très régulière, pas occasionnelle genre une fois par an comme tout le monde le croit, dit Gwenn, collectif Forest Shepherd Bretagne, les gens commencent à comprendre que ceux qui organisent, les chasseurs à courre, sont des gens violents".
"Nous, on est là pour chasser, se défend Hervé Schwerer, directeur de la communication de la société de vénerie Bretagne, s'il y a de la violence sur un lieu de chasse, on va nous reprocher cette violence-là, donc on n'a aucun intérêt à aller la chercher.
Le chasseur, par essence, n'est pas là pour la violence, il est pour que tout se passe bien, pour passer une bonne journée
En 2019, cinq chasseurs ont été condamnés pour violences aggravées avec appel en cours.
Les altercations de samedi se traduisent par une cascade de plaintes déposées en gendarmerie par les deux camps inconciliables.
Une trêve se profile bien à la fin du mois de mars, mais c'est seulement celle de la saison de la chasse à courre.