Durant trois jours, les 24, 25 et 26 novembre, l'association Lily Cerise, collectif de lutte contre les violences conjugales et familiales, propose de marcher ou courir, seul ou en groupe, pour afficher son engagement contre les violences faites aux femmes.
Sur les sentiers de la commune de Vair-sur-Loire dans le pays d'Ancenis, ils sont une quinzaine à cheminer ce samedi 25 novembre, à l'appel de l'association Lily Cerise, association de lutte contre les violences conjugales et intrafamiliales.
Le collectif, basé à Ancenis en Loire-Atlantique, très actif sur les réseaux sociaux, organise durant le week-end du 24 au 26 novembre, une course connectée, Run for Lily Cerise. Les frais d'inscription seront reversés à l'association pour financer des actions de prévention. En marchant, en courant, en pédalant, chacun peut agir à son niveau.
"C’est un sujet de société. Il y a une difficulté à en parler, il y a beaucoup de secrets, beaucoup d’omerta parfois dans les familles, forcément, c’est compliqué, souligne Olivier Traccuci, l'un des participants à la marche. Il faut arriver à ouvrir les portes, à libérer la parole, par des opérations comme celles-là qui paraissent anodines."
C’est un vrai fléau : aujourd’hui, on est là en tant qu’homme pour accompagner toutes celles qui sont agressées, pour porter le message avec nos femmes.
EricParticipant à la marche
"Les gens n’osent pas toujours en parler. Ça peut se passer chez nos voisins, peut-être chez nos amis. Je pense que plus on se rend visible, plus on donne l’occasion de donner la parole", espère Sandra Traccuci.
Une femme meurt tous les trois jours tuée par son conjoint ou son ex-conjoint
Ancienne victime de violences conjugales, Virginie Brun connait bien cet immense sentiment de solitude. "Je suis partie avec mes deux enfants et je ne savais pas où aller, vers qui me tourner. J'ai eu de la chance, j'avais une famille qui était très aidante et qui a pu m'accueillir. Je ne connaissais pas d'association où je pouvais trouver de l'aide, ne serait-ce que pour le côté juridique, ne serait-ce que pour m'aider à trouver un logement."
Les chiffres des violences intrafamiliales sont édifiants : 1 femme sur 6 est victime de violences au sein du couple et une femme meurt tous les 3 jours en moyenne, tuée par son conjoint ou son ex-conjoint. Un homme meurt tous les 30 jours, tué par son ou sa conjointe. Un enfant meurt tous les cinq jours sous les coups de ses parents.
Le reportage de Céline Dupeyrat, Vincent Raynal et Nicolas Guilbaud
Présidente de l'association, Morgane Régnier a fait face durant 14 ans aux violences de son ex-conjoint. Aujourd'hui remariée et mère de deux enfants, elle a créé cette association pour mettre en lien les victimes avec les structures d'urgence, de soins et d'accueil.
"L'idée, c'est d'être la petite marche supplémentaire entre les victimes qui sont chez elles et les structures institutionnelles qui existent, les structures nationales, la gendarmerie. C'est une grande marche à franchir."