Cordemais : l'avenir de la centrale une nouvelle fois en question

Alors qu'EDF et les salariés de la centrale de Cordemais, en Loire-Atlantique, portent un projet de reconversion pour sortir du charbon, François de Rugy propose de mettre la centrale en veille. Et de ne l'utiliser que pour sécuriser le réseau. Les salariés n'ont pas tardé à réagir.
 

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"C'est du mépris et de la maltraitance", c'est ainsi que le délégué CGT de la centrale de Cordemais, Gwenaël Plagne, réagit aux positions de François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, concernant l'avenir de la centrale.

Selon les éléments communiqués mercredi 3 avril aux salariés par RTE et le gouvernement, les deux unités de Cordemais continueraient à produire de l'électricité jusqu'en 2024 mais seulement pour assurer la sécurité du réseau et pallier les retards prévus pour le démarrage de l'EPR de Flammanville et de la centrale de Landivisiau.

En clair "Cordemais serait en veille, explique le délégué CGT, tournerait 20 à 50 heures, au mieux 250 heures par an pour éviter les coupures au plus fort de l'hiver. Le reste du temps, on sera mis à l'arrêt. Vous vous rendez compte, on ne peut pas nous laisser au travail sans rien faire !"

À l'heure où les préoccupations écologiques dominent, la position de François de Rugy, est particulièrement mal reçue à Cordemais. "Le ministère tue dans l'œuf le projet Ecocombust qui, selon nous, est le seul moyen pour garantir la reconversion énergétique de la centrale et assurer 400 à 800h de fonctionnement par an".

Ecocombust c'est le nom d'un projet porté par EDF et les salariés, notamment la CGT, depuis 2015. L'idée est de produire de l'énergie à partir de déchets verts et de mobilier bois.

La combustion de cette biomasse offrirait ainsi une porte de sortie aux centrales à charbon qui devaient initialement fermer d'ici à 2022, conformément à la promesse de campagne d'Emmanuel Macron.
En phase de test à la centrale de Cordemais, il devait faire l'objet d'essais techniques, ainsi que d'études environnementales et économiques, avant un lancement industriel début 2022 s'il obtenait les autorisations nécessaires.

Avec ce procédé, l'usine de Cordemais, principalement active l'hiver pour soutenir les pics de consommation "serait optimisée avec 800 heures de production par unité au lieu de 5 000 mais des rendements similaires, tout en polluant 20 à 25 fois moins", avançait en mars dernier Éric Bret, directeur de la division thermique d'EDF.

Si Ecocombust devait être abandonné, " Nous prendrons nos responsabilités, indique la CGT, pour que Cordemais ne produise plus, réquisition ou pas, la machine ne sera pas en capacité de démarrer. Nous ne pouvons plus accepter d’être martyrisés socialement pour servir des intérêts politiques".  

Une réunion pour statuer sur l'avenir de Cordemais devrait avoir lieu en préfecture le 16 avril.  

 
 
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