Une suspicion de coronavirus au sein d'un centre courrier de La Poste à Nantes inquiète les agents. Une partie des effectifs a été placé en quatorzaine mais le stress s'installe chez les salariés qui restent.
C'est l'arrêt maladie d'une factrice, prise de fièvre et de toux, qui a déclenché l'inquiétude des salariés de ce centre courrier, situé place Daubenton à Nantes.
La suspicion de Covid 19 a entraîné la mise en quatorzaine d'une dizaine de postiers faisant partie de la même équipe, mais pas celle des autres salariés du site, qui emploie quotidiennement une cinquantaine de personnes.
Le CHSCT, le comité d'hygiène et de sécurité, a préconisé la fermeture du site durant quinze jours, mais l'option n'a pas été retenu par la direction.
Pourtant, un salarié, qui souhaite garder l'anonymat, affirme que "dans beaucoup de situations, il nous est difficile, voire impossible de respecter une distance d'un mètre entre nous dans le centre. Nous manipulons les mêmes chariots, les mêmes caisses, partageons les mêmes toilettes, la même salle de pause, nous ouvrons les mêmes portes..."
Ce sont pourtant uniquement les postes de travail des agents placés en quatorzaine qui ont été désinfectés.
Ce même salarié déplore le manque d'équité de traitement entre les différents sites français de La Poste où certaines emprises "sont fermées dès la moindre suspicion".
Autre motif de grogne : le maintien de la distribution de la publicité dans les boîtes aux lettres, ainsi que celui de la distribution de colis où "Amazon, Fnac et Cdiscount sont fortement présents pour des objets non vitaux".
Bref, une majorité des salariés de l'entrepôt s'inquiète des risques de transmission et de la pertinence de maintenir leur site ouvert.
Une gestion différente selon les sites
"La Poste ne ferme que les petits sites, car fermer les grosses emprises paralyserait le secteur courrier", selon Sud PTT 44. Pourtant, l'activité n'a jamais été aussi basse sur le secteur : les postiers ne traitent plus qu'un quart du volume de courrier habituel.La direction de La Poste dit suivre l'avis des médecins du travail et traite différemment les sites en fonction de leur taille et de leur accueil, ou non, du public.
Exemple ce mardi matin, avec une suspicion de Covid 19 au bureau principal de La Poste Nantes-Bretagne, dans sa partie courrier. C'est une salariée, déjà placée en quatorzaine, qui aurait déclaré des symptomes similaires. Pour l'instant, aucune mesure de fermeture n'est annoncé.
Quatre guichets sont pourtant fermés sur Nantes depuis le début de la crise sanitaire.
Joint par téléphone, la direction de la communication précise que La Poste ne donne pas d'informations sur les fermetures de sites ou sur les suspicions de Covid 19, mais rappelle quelques points "essentiels", maintenus au service des usagers : le retrait et le dépôt d'argent en guichet ou automate pour la partie bancaire et le maintien des envois et réceptions des courriers prioritaires (recommandés, Chronopost, paquets internationaux, presse...).
La communication du groupe insiste aussi auprès du public sur les opérations qui peuvent être effectuées en ligne, notamment l'affranchissement préalable des lettres et colis.
Ce mardi soir, la direction du groupe postal annonce que la distribution de publicité va être limitée, voire suspendue. Elle indique aussi que les journées de mercredi et de samedi se feront sans distribution de courrier, pour limiter les contacts entre salariés et usagers.
Même topo la semaine prochaine avec trois jours de distribution au programme, jeudi, vendredi et samedi : une formule allégée qui devrait perdurer jusqu'à la fin du confinement.